AgĂ©de 92 ans, le trĂšs populaire Jean d'Ormesson est dĂ©cĂ©dĂ© la nuit derniĂšre. Grand-croix de la LĂ©gion dâhonneur, Officier de lâordre national du MĂ©rite. Plusieurs chaĂźnes TVLivres Zone Critique tenait Ă rendre hommage Ă Jean dâOrmesson, Ă cet homme qui incarnait pour beaucoup une certaine idĂ©e de la littĂ©rature. Sa nonchalance Ă©rudite, son sourire facĂ©tieux et sa voix installĂ©e dans le paysage culturel français vont nous manquer. Cher Jean dâOrmesson, Vous nous aviez prĂ©venus, Un jour je mâen irai sans avoir tout dit ». Et voilĂ que vous nâĂȘtes plus. VoilĂ que vous nâĂȘtes plus, et que les bras nous en tombent. Vous Ă©tiez mortel, Jean, mais vous Ă©tiez tant la France que nous lâavions oubliĂ©, et nous avions des doutes. Vous Ă©tiez si jeune avec votre tĂȘte chenue. Cher Jean dâOrmesson, vous nous aviez prĂ©venus. Votre dernier livre semblait toujours le dernier câĂ©tait lĂ votre jeu, ou peut-ĂȘtre votre prudence. Une inquiĂ©tude de seigneur, qui ne voulait pas partir sans quelques mots â au revoir et merci ». VoilĂ votre ultime pied-de-nez. Car vous ĂȘtes insolent, Jean dâOrmesson, et malicieux. Vous ĂȘtes parti sans aucun bruit, par une nuit claire de dĂ©cembre. Comme un jeune homme qui fait le mur pour aller cueillir lâamour. Maintenant, vous riez sĂ»rement de nous, lĂ -haut, avec le Vieux qui joue aux dĂ©s. Vous Ă©tiez mortel, Jean. Mais lâamour est tĂȘtu, et nous nâavons pas cru. Vous aimiez toujours les bains de mer et les femmes, la MĂ©diterranĂ©e et ses torpeurs solaires, les immensitĂ©s de neige et la Suisse au crĂ©puscule. Vous aimiez toutes ces choses, et mille autres choses encore. Nous pensions que lorsquâun homme aime tant la vie, et se montre aussi douĂ© pour la vie, il ne sait pas mourir. Puis vous Ă©tiez lâesprit français, et lâon connaĂźt les forces de lâesprit, elles ne meurent pas. Oui, Monsieur dâOrmesson, vous pouvez dire que cette vie fut belle vous avez poussĂ© Marguerite Yourcenar et Simone Veil sous la Coupole, vous avez vu le vieux monde qui finit et celui qui nâest pas encore. Vous avez Ă©crit des livres sur les livres, sur les femmes, et sur la mer, sur Dieu, sur votre Ă©tonnement dâĂȘtre lĂ , et dâavoir une place au soleil. Sur lâexistence humaine enfin, qui est extraordinaire. LâĂ©tonnement, vous en avez fait votre vertu philosophique, comme Jeanne Hersch, que vous aimiez tellement Ă©patant » Ă©tait votre mot prĂ©fĂ©rĂ©. Mais vous lâĂ©tiez, Ă©patant, Monsieur dâOrmesson. Vous Ă©tiez la jeunesse Ă tous les Ăąges de la vie, vous Ă©tiez la simplicitĂ© malgrĂ© votre excellence, malgrĂ© vos privilĂšges. A une Ă©poque oĂč les privilĂšges sont mis en cause avec tout de violence, je les accumulais sur ma tĂȘte emportĂ©e par le vent ». Vous en souffriez parfois, car trop de privilĂšges engendrent toujours, aux dires des esprits chagrins, une normalitĂ© aux confins de la mĂ©diocritĂ© ». Mais vous preniez de la hauteur, car lâessentiel », aimiez-vous rappeler, câest de sâen foutre ». Votre mĂšre vous avait donnĂ© trois prĂ©ceptes Ne parle jamais de toi. Ne te fais pas remarquer. RĂ©ponds toujours aux lettres ». Et vous rĂ©pondiez toujours aux lettres, cher Jean. Tout Ă©tait bon pour vous Ă©crire, parmi les jeunes gens de ma gĂ©nĂ©ration vous dire notre admiration, partager nos enthousiasmes, vous demander conseil, parfois un rendez-vous, simplement pour le bonheur de vous rencontrer, joie que nous nous irritions de voir rĂ©servĂ©e aux journalistes. Nous fĂ»mes plus dâun Ă vous envoyer nos confessions. Ces messages, cachetĂ©s et postĂ©s avec inquiĂ©tude, ont toujours trouvĂ© leur destinataire. Quinze jours aprĂšs, nous recevions votre rĂ©ponse du feutre bleu sur un beau papier blanc, une Ă©criture bienveillante, qui nous souhaitait le meilleur, nous prĂ©venait dâune dĂ©dicace Ă venir et nous indiquait des lectures, avec la gĂ©nĂ©rositĂ© qui fait toujours les passeurs magnifiques. CâĂ©tait le temps, le personnage principal de vos romans, plus encore que vous-mĂȘme. Comme tous les hommes qui ont pour eux la modestie et la curiositĂ© des choses inexplicables, vous saviez que lâenfant qui naĂźt est assez vieux dĂ©jĂ pour mourir. Vous le saviez, mais vous redoutiez ces avertissements, cher Jean dâOrmesson, et vous fuyiez les clepsydres. Pas dâagenda, pas de montre, pas de tĂ©lĂ©phone portable ; pour le gentilhomme que vous Ă©tiez, les vulgaires horaires nâavaient pas force de loi. LĂ©ger, Jean dâOrmesson ? On a fait de vous lâĂ©crivain du bonheur, mais cette gaietĂ© Ă©tait assortie dâune conscience tragique. Trop intelligent, Jean dâO, pour croire que nous Ă©tions dans le meilleur des mondes. La vie Ă©tait Ă la fois une vallĂ©e de larmes, et une vallĂ©e de roses. Vous avez vĂ©cu pour vos lecteurs enfin, faut-il le rappeler ? Vous auriez pu faire vĂŽtre cette phrase de Camus Un Ă©crivain Ă©crit en grande partie pour ĂȘtre lu ceux qui disent le contraire, admirons-les, mais ne les croyons pas ». Et vous disiez parfois que la plus belle chose quâon vous ait rapportĂ©e, câest ce vieil homme qui Ă©tait mort Ă lâhĂŽpital en serrant votre livre. Car vous Ă©tiez enfin ce formidable passeur, Jean dâOrmesson, et presque un personnage populaire. Qui songerait Ă vous reprocher votre omniprĂ©sence mĂ©diatique, quand on sait de quoi elle Ă©tait le gage ? Aragon, Yourcenar, Chateaubriand, mais aussi Bernard Frank, Mauriac et Paul-Jean Toulet, sont entrĂ©s dans des millions de mĂ©nages français, parce quâils Ă©taient comme vos amis, et nous voulions connaĂźtre vos amis. Adieu, cher Jean vous ĂȘtes immortel, puisque je pense Ă vous. Adieu Jean dâOrmesson, il faut conclure, et puis se taire » comme dit le vers de Toulet votre disparition â qui est un dĂ©sastre, osons enfin lâĂ©crire â nous dĂ©couvre orphelins, mais orphelins aux mains pleines. Câest peut-ĂȘtre le propre des grands hommes, lorsquâils meurent, ils nâemportent pas tout. Vous laissez, Jean, des immensitĂ©s Virgile, Dante, La gloire de lâempire, HomĂšre, Lâhistoire du juif errant, Goethe et Le Vent du soir. Vous Ă©tiez terrifiĂ© Ă lâidĂ©e que lâon puisse un jour explorer votre intimitĂ©, et remuer les tiroirs. Rassurez-vous, Jean, la vraie vie, surtout la vĂŽtre, câest la littĂ©rature. Ayant perdu votre mĂšre, vous Ă©crivez en 1975 un petit texte dans Le Figaro, que vous terminez ainsi Mort oĂč est ta victoire ? Ma mĂšre est vivante puisque lâamour qui nous unit est vivant dans nos cĆurs ». Adieu, cher Jean vous ĂȘtes immortel, puisque je pense Ă vous. Marion Bet Imprimer cet article Commentaires
Lacitation la plus courte sur « train de vie » est : « On a les vices que son train de vie permet. » ( Jean Basile ). Quelle est la citation la plus belle sur « train de vie » ? La citation la plus belle sur « train de vie » est : « J'ai adaptĂ© mon train de vie Ă mes exigences. Je ne suis pas obligĂ© de travailler coĂ»te que coĂ»te.ï»żLe train de la vie Ă la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos on croit quâils voyageront toujours avec Ă une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyageâŠAu fur et Ă mesure que le temps passe, dâautres personnes montent dans le elles seront importantes notre fratrie, nos amis, nos enfants, mĂȘme lâamour de notre dĂ©missionneront mĂȘme Ă©ventuellement lâamour de notre vie, et laisseront un vide plus ou moins seront si discrets quâon ne rĂ©alisera pas quâils ont quittĂ© leurs voyage en train sera plein de joies, de peines, dâattentes, de bonjours, dâau-revoirs et dâ succĂšs est dâavoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu quâon donne le meilleur de ne sait pas Ă quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs Ă ceux qui continueront leur heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage merci dâĂȘtre un des passagers de mon si je dois descendre Ă la prochaine station, je suis content dâavoir fait un bout de chemin avec vous. »Jean dâOrmesson
Cest une chose étrange à la fin que le monde, Jean d'Ormesson, et derriÚre le grand théùtre de la vie, avec son intrigue si bien ficelée, ses dialogues si brillants, ses anecdotes sans fin, son style loué de toutes parts, son mélange si savant de tragique et de comique, il y a comme une puissance inconnue. Je dirai malgré tout que cette vie fut belle, Jean
Dans ce texte, Jean dâOrmesson prend lâimage dâun train pour parler de la vie et des grands Ă©vĂ©nements qui la rythment. A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit quâils voyageront toujours avec nous. Pourtant, Ă une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage⊠Au fur et Ă mesure que le temps passe, dâautres personnes montent dans le train. Et ils seront importants notre fratrie, amis, enfants, mĂȘme lâamour de notre vie. Beaucoup dĂ©missionneront mĂȘme lâamour de notre vie et laisseront un vide plus ou moins grand. Dâautres seront si discrets quâon ne rĂ©alisera pas quâils ont quittĂ© leurs siĂšges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, dâattentes, de bonjours, dâau-revoirs et dâadieux. Le succĂšs est dâavoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu quâon donne le meilleur de nous-mĂȘmes. On ne sait pas Ă quelle station nous descendrons. Donc vivons heureux, aimons et pardonnons ! Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train, nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs a ceux qui continuent leur voyage⊠Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci dâĂȘtre un des passagers de mon train. Et si je dois descendre Ă la prochaine station, je suis content dâavoir fait un bout de chemin avec toi ! » Jean dâ Ormesson
Lesescargots dits de Bourgogne, par exemple. Ou la moutarde dite de Dijon Franchement écoeurant ! J'ai préféré de loin le livre de souvenirs du Breton Jean Bothorel doté d'un titre qui n'exige pas d'explications particuliÚres : Nous avons fait l'amour vous allez faire la guerre. Ah, que voilà un pavé qu'on dévore de la premiÚre
Click here to load readerTRANSCRIPTLe train de la vieIl y a quelque temps, j'ai lu un livre o la vie tait compare un voyage dans un lecture trs vie est comme un voyage dans un train on monte et on descend , il y a des accidents, certains arrts il y a des surprises et d'autres il y a une profonde tristesse. Wenn wir geboren werden und in den Zug einsteigen, treffen wir Menschen, von denen wir gauben, dass sie uns whrend unserer ganzen Reise begleiten werden unsere Eltern. Quand on nat et qu'on monte dans le train, nous rencontrons des personnes et nous croyons qu'elles resteront avec nous pendant toute le voyage ce sont nos parents ! Malheureusement la vrit est toute autre. Eux ils descendent dans une gare et ils nous laissent sans leur amour et leur affection, sans leur amiti et leur tous cas, il y a d'autres personnes qui montent dans le train et qui seront pour nous trs sont nos frres et nos soeurs, nos amis et toutes les personnes merveilleuses que nous considrent le voyage comme un petite ne trouvent que de la tristesse pendant leur voyage. Il y a d'autres personnes toujours prsentes et toujours prtes aider ceux qui en ont besoin. Certains, quand ils descendent, laissent une nostalgie pour toujours. D'autres montent et descendent tout de suite et nous avons tout juste le temps de les croiserNous sommes surpris que certains passagers que nous aimons, s'assoient dans un autre wagon et que pendant ce temps nous laissent voyager personne peut nous empcher de les chercher partout dans le malheureusement nous ne pouvons pas nous asseoir ct d'eux car la place est dj n'est pas gravele voyage est comme a plein de dfis, de rves, d'espoirs, d' sans retour. Essayons de faire le voyage de la meilleure faon de comprendre nos voisins de voyage et cherchons le meilleur en chacun d'entre qu' chaque moment du voyage un de nos compagnons peut vaciller et peut avoir besoin de notre aussi pouvons vaciller et il y aura toujours quelqu'un pour nous grand mystre du voyage est que nous ne savons pas quand on descendra du train pour toujours. Nous ne savons pas non plus quand nos compagnons de voyage feront la mme chose. Mme pas celui qui est assis juste cte de je pense que je serai triste de quitter le suis sr!La sparation davec tous les amis que j'ai rencontrs dans le train sera douloureuse. Laisser mes proches seuls sera trs triste. Mais je suis sr qu'un jour ou l'autre j'arriverai la gare centrale et je les reverrai tous arriver avec un bagage qu'ils n'avaient pas quand il sont monts dans le contre, je serai heureux d'avoir contribu a augmenter et enrichir leur bagage. Nous tous mes amis, faisons tout le possible pour faire un bon voyage et essayons de laisser un bon souvenir de nous au moment o nous descendrons du train. A ceux qui font partie de mon train, je souhaite unBONVOYAGE!Dautres sur site des meilleurs diaporamas humoristiques[Attention le passage du pointeur de souris dans ce cadre dclenche un lien vers le site]
5sept. 2020 - Le train de ma vie: « Ă la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit quâils voyageront toujours avec nous. Pourtant, Ă une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage
La TV m'ennuie. Comme, jadis pour Zorro qui quelle que soit la chaine TV que prenait Henri Salvador, c'Ă©tait toujours Zorro le justicier masquĂ© qui arrivait ... ait... ait, aujourd'hui c'est le ou la Covid qui s'impose avec sa cohorte de mĂ©decins qui plastronnent, s'esbignent, se contredisent, et s'empoignent nous abandonnant pantelants et Ă demi morts d'ennui. A demi seulement en ce qui concerne le Scrutateur. Dans ma maison on ne baisse jamais le pavillon, tel Athos, le vaillant mousquetaire. Or nous sommes le 31 janvier,Ă l'orĂ©e de cette nuit de la saint Sylvestre qui laissera place Ă l'an nouveau 2021. Donc, cher amis, bonne annĂ©e. Pour nourrir quelques minutes de ce jour-ci, j'ai choisi deux textes. Le premier qui date des dĂ©buts de nĂŽtre blog, sous la signature d'un autre mousquetaire Aramis, trĂšs trĂšs liĂ© Ă Athos, qui assimilait, non sans raisons le politiquement correct Ă l'ignoble Tartuffe. Mais parlant de lui mĂȘme, lucidement, Aramis, mezzo voce disait oujours qui est sans pĂ©chĂ© » ? Le deuxiĂšme texte m'est adressĂ© par un lecteur adorateur sans limites de Jean d'Ormesson. C'est ce texte idolĂątre que je vous propose en deuxiĂšme lecture. Le Neuillyssois n'est tout de mĂȘme pas JC. Sa lecture est toutefois de bon ton et d'excellent conseiL Le Scrutateur. Et Tartuffe ? Hier soir, coup de fil de Samuel, 22 ans, constant adepte du carpe diem », et cependant brillant Ă©tudiant de science Po Ă Paris, titulaire dâun Master et bientĂŽt candidat Ă lâENA. Nous parlons de choses et dâautres, et notamment des limites de lâenseignement dispensĂ© Ă lâĂ©cole des sciences politiques, peut-ĂȘtre un peu trop technique », trop axĂ© sur les moyens aux dĂ©pens des fins de lâaction. Pas assez de culture gĂ©nĂ©rale et de philosophie. Samuel en convient, et nous parlons des moyens de pallier Ă ces insuffisances. Il me parle Ă cet Ă©gard de sa dĂ©couverte rĂ©cente, Ă la suite dâune Ă©mission de tĂ©lĂ©vision de lâĂ©crivain Jean dâOrmesson. Il a dans la foulĂ©e fait lâacquisition du dernier livre de lâacadĂ©micien, un recueil de chroniques Odeur du temps, Chroniques du temps qui passe » Ă©ditions HĂ©loĂŻse dâOrmesson. Je suis moi-mĂȘme en train de lire cet ouvrage. Il y a certes du meilleur Jean ». Mais, je lâencourage dans cette voie. Sans ĂȘtre un trĂšs grand penseur, monsieur dâOrmesson est un homme de trĂšs grande culture, pĂ©tillant de malice, dotĂ© de ce qui manque trop souvent Ă tant dâintellectuels, lâhumour, la distance par rapport Ă soi, une humilitĂ© rĂ©elle, le sens du tragique et de la fragilitĂ© des choses et surtout des ĂȘtres. Nous nous quittons, et jâouvre mon exemplaire de lâ odeur du temps qui passe ». Je tombe sur le chapitre intitulĂ© Relire tartuffe », tellement dâactualitĂ©. On sait que, dans cette piĂšce, qui valut Ă son auteur quelques sĂ©rieux ennuis il ne dut son salut quâĂ la protection de lâhomme Ă©clairĂ© que fut Louis XIV, MoliĂšre sâen prend Ă lâhypocrisie, plus particuliĂšrement Ă lâhypocrisie de groupes de pression soi-disant religieux, que symbolise Tartuffe, devenu un nom commun de la langue française. Cette hypocrisie est toujours prĂ©sente dans notre sociĂ©tĂ©. Câest, entre autre le fameux politiquement correct », si redoutable. Câest ce quâĂ©crit dâOrmesson en conclusion de son chapitre LâĂ©poque oĂč vivait MoliĂšre exigeait que les dĂ©vots en ce temps-lĂ tout puissants, fissent les frais de lâaffaire. Mais câest moins les dĂ©vots que les hypocrites et les imposteurs de toujours que visaient lâaudace le talent de lâauteur du Tartuffe. Parce que MoliĂšre est un gĂ©nie de tous les temps, il faut imaginer Tartuffe, de nos jours, en train de se dissimuler, non plus, bien entendu, derriĂšre les valeurs traditionnelles, mais derriĂšre le sacrĂ© dâaujourdâhui la pieuse dĂ©magogie, lâĂ©galitarisme cagot, lâaffectation hypocrite dâune passion pour les droits de lâhomme. VoilĂ les vrais hĂ©ritiers de la fausse charitĂ© affichĂ©e de Mgr Hardouin de PĂ©rĂ©fixe, archevĂȘque de Paris, de lâabbĂ© Roquette, bientĂŽt Ă©vĂȘque dâAutun, et de cette Compagnie du Saint-Sacrement, tous gens de poids et de haut rang, de grande rĂ©putation et de conscience ostentatoire- qui Ă©taient les cibles et les ennemis de MoliĂšre ». Bien vu ! Mais nous manquons aujourdâhui, me semble-t-il dâun homme du courage et du gĂ©nie de MoliĂšre. Aramis. Jean d'Ormesson A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit quâils voyageront toujours avec nous. Pourtant, Ă une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage⊠Au fur et Ă mesure que le temps passe, dâautres personnes montent dans le train. Et ils seront importants notre fratrie, amis, enfants, mĂȘme lâamour de notre vie. Beaucoup dĂ©missionneront mĂȘme lâamour de notre vie et laisseront un vide plus ou moins grand. Dâautres seront si discrets quâon ne rĂ©alisera pas quâils ont quittĂ© leurs siĂšges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, dâattentes, de bonjours, dâau-revoir et dâadieux. Le succĂšs est dâavoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu quâon donne le meilleur de nous-mĂȘmes. On ne sait pas Ă quelle station nous descendrons. Donc vivons heureux, aimons et pardonnons ! Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train, nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs a ceux qui continuent leur voyage⊠Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci dâĂȘtre un des passagers de mon train. Et si je dois descendre Ă la prochaine station, je suis content dâavoir fait un bout de chemin avec vous ! Je veux dire Ă chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie dâĂȘtre dans ma vie et de voyager dans mon train. » Jean DâOrmessonLetrain de la vie Jean D'Ormesson Moments de vie Le train de la vie « Ă la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents.Et on croit qu'ils voyageront toujours avec nous.Pourtant, Ă une station, nos parents descendront du train,nous laissant seuls continuer le voyage Au fur et Ă mesure que le temps passe,d'autre Culture Dans Paris Match », Françoise d'Ormesson revient sur son mariage avec l'Ă©crivain, fondĂ© sur la confiance, l'admiration et une grande libertĂ© de mĆurs⊠Jean, Françoise et HĂ©loĂŻse d'Ormesson une famille formidable ! © Masquelier / Ina Je n'ai pas vraiment eu de mari. Un sublime compagnon, qui m'a sĂ©duite pendant cinquante-cinq ans. Un enchanteur. Mais un mari, sĂ»rement pas⊠» C'est ainsi que Françoise d'Ormesson rĂ©sume avec recul et nostalgie sa relation avec l'Ă©crivain, disparu il y a un an Ă l'Ăąge de 92 ans. Une vie de couple qui n'avait rien d'acadĂ©mique, comme elle le dĂ©taille avec franchise dans une longue interview accordĂ©e Ă Paris Match, Ă l'occasion de la sortie du livre posthume de son Ă©poux, Un hosanna sans fin, achevĂ© deux jours avant sa disparition. Pas fait pour le mariage Quand ils se rencontrent, Ă la fin des annĂ©es 1950, Jean a 33 ans, Françoise 20 â elle est la fille de Ferdinand BĂ©ghin, l'empereur du sucre. Elle le trouve prĂ©tentieux, il la courtise, la sĂ©duit, mais la prĂ©vient qu'il n'est pas fait pour le mariage il tient trop Ă sa libertĂ©, ses aventures, ses voyages⊠Ils se fiancent, puis rompent, se retrouvent, elle tombe enceinte d'HĂ©loĂŻse, il assume et l'Ă©pouse. On ne peut pas dire qu'il Ă©tait fou de joie », se souvient-elle. Le mariage n'a rien changĂ© Ă sa philosophie, poursuit-elle. Ă la maison, Jean ne s'occupait de rien. Absolument de rien ! L'idĂ©e mĂȘme d'aller acheter une baguette de pain l'assommait. Cela lui rappelait sans doute le quotidien d'un couple⊠» Comme promis, Jean le lettrĂ© vit selon ses dĂ©sirs et ses envies, jouissant de cette libertĂ© qu'il chĂ©rit plus que tout. Il lui arrivait de partir sans prĂ©venir en voyage ou en vacances avec des amis, raconte Françoise d'Ormesson dans Paris Match . J'Ă©tais sans nouvelles pendant une ou deux semaines, parfois davantage. [...] Je ne pouvais pas lui en vouloir, j'avais Ă©tĂ© prĂ©venue. Il Ă©tait lĂ , pas lĂ . C'Ă©tait ainsi. » L'Ă©crivain est connu pour avoir eu de nombreuses aventures, qui finissent par arriver aux oreilles de Françoise⊠Bien trop de gens Ă©taient ravis de me les raconter ! Mais j'oublie trĂšs vite les choses dĂ©sagrĂ©ables. S'il m'arrivait d'ĂȘtre triste, je n'Ă©tais pas jalouse. » Elle-mĂȘme reconnaĂźt qu'elle a eu sa vie. J'ai Ă©tĂ© amoureuse plusieurs fois, mais je n'ai aimĂ© qu'un seul homme, confie-t-elle. Les autres savaient que Jean Ă©tait prioritaire. Mes histoires Ă©taient, disons, des placebos. » Comme dans Jules et Jim Tous deux savaient pour l'autre, mais n'abordaient jamais la question. On ne parlait pas de ça, c'Ă©tait notre seule et unique rĂšgle, explique Françoise d'Ormesson, dans Match. Notre couple n'avait rien de classique, de bourgeois⊠» Ă tel point que les aventures dĂ©bouchent bien souvent sur des amitiĂ©s rĂ©ciproques. Cela me fait penser Ă Jules et Jim, de François Truffaut, se souvient-elle. La commission de censure, dont Jean faisait partie, Ă©tait vent debout et voulait faire interdire la sortie du film. Jean leur a dit Je ne comprends pas pourquoi, ça se passe exactement comme ça chez moi ! C'Ă©tait une de ses plaisanteries. » Françoise dit ne rien regretter de cette relation bohĂšme, mais intense, avec un homme qu'elle dĂ©crit comme attentionnĂ©, solaire et d'une remarquable Ă©ducation. Je ne riais pas tous les jours, reconnaĂźt-elle aujourd'hui, mais je referais tout de la mĂȘme façon. Je n'ai jamais eu le sentiment de vivre avec un monstre Ă©goĂŻste. Avec Jean, rien n'Ă©tait jamais dramatique. Ă la moindre petite tension, je me trouvais idiote. On passait Ă autre chose. Lorsque Jean Ă©tait lĂ , il Ă©tait vraiment lĂ . » Et d'ajouter Il m'a fascinĂ©e jusqu'aux derniers moments de sa vie. » Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimitĂ© Vous lisez actuellement Jean d'Ormesson sa veuve raconte leur drĂŽle de couple 12 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă la charte de modĂ©ration du Point. 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