Bergson, La PensĂ©e et le Mouvant La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la comprĂ©hension prĂ©cise du texte, du "L'intuition est l'art acrobatique de penser les choses au plus prĂšs" c'est ainsi que JankĂ©lĂ©vitch rĂ©sume l'intuition chez Bergson. Comment saisir cette intuition qu'a essayĂ© de formuler le philosophe et qui est "quelque chose de simple, d'infiniment simple, de si extraordinairement simple que le philosophe n'a jamais rĂ©ussi Ă  le dire" ? Le texte du jour A mesure que nous cherchons davantage Ă  nous installer dans la pensĂ©e du philosophe au lieu d'en faire le tour, nous voyons sa doctrine se transfigurer. D'abord la complication diminue. Puis les parties entrent les unes dans les autres. Enfin tout se ramasse en un point unique, dont nous sentons qu'on pourrait se rapprocher de plus en plus quoiqu'il faille dĂ©sespĂ©rer d'y atteindre. En ce point est quelque chose de simple, d'infiniment simple, de si extraordinairement simple que le philosophe n'a jamais rĂ©ussi Ă  le dire. Et c'est pourquoi il a parlĂ© toute sa vie. Il ne pouvait formuler ce qu'il avait dans l'esprit sans se sentir obligĂ© de corriger sa formule, puis de corriger sa correction – ainsi, de thĂ©orie en thĂ©orie, se rectifiant alors qu'il croyait se complĂ©ter, il n'a fait autre chose, par une complication qui appelait la complication et par des dĂ©veloppements juxtaposĂ©s Ă  des dĂ©veloppements, que rendre avec une approximation croissante la simplicitĂ© de son intuition originelle. Toute la complexitĂ© de sa doctrine, qui irait Ă  l'infini, n'est donc que l'incommensurabilitĂ© entre son intuition simple et les moyens dont il disposait pour l’exprimer. Quelle est cette intuition ? Si le philosophe n'a pas pu en donner la forÂŹmule, ce n'est pas nous qui y rĂ©ussirons. Mais ce que nous arriverons Ă  ressaisir et Ă  fixer, c'est une certaine image intermĂ©diaire entre la simplicitĂ© de l'intuition concrĂšte et la complexitĂ© des abstractions qui la traduisent, image fuyante et Ă©vanouissante, qui hante, inaperçue peut-ĂȘtre, l'esprit du philosoÂŹphe, qui le suit comme son ombre Ă  travers les tours et dĂ©tours de sa pensĂ©e, et qui, si elle n'est pas l'intuition mĂȘme, s'en rapproche beaucoup plus que l'expression conceptuelle, nĂ©cessairement symbolique, Ă  laquelle l'intuition doit recourir pour fournir des "explications". » - Henri Bergson, La PensĂ©e et le mouvant, 1934, L’Intuition philosophique », 1911, PUF, 2013, Lecture- Henri Bergson, La PensĂ©e et le mouvant, 1934, L’Intuition philosophique », 1911, PUF, 2013, Extraits- Archive Merleau-Ponty le style de Bergson source Henri Bergson, 19/10/1959, RTF - Archive Jankelevitch ce qu’est l’intuition source Analyse spectrale de l’Occident, 13/05/1967 - Archive Sartre sa vocation de philosophe vient de Bergson source diffusĂ© le 21/04/1980, quelques jours aprĂšs la mort de Sartre, TF1 RĂ©fĂ©rences musicales- Pink Martini, Sympathique - Bill Evans, Here's that rainy day - Bugge Wesseltoft, Road home - Keith Jarrett, Rio part IX - Bill Fleming, Vim vigor and vitality David Lapoujade lapensĂ©e et le mouvant explication de texte Post a comment symptĂŽmes grossesse jumeaux forum. GET IN TOUCH. 53 Ubi Avenue 1 #01-29, Paya Ubi Ind. Park Singapore 408934. AVAILABLE PAYMENT OPTIONS. OPERATING HOURS Collection and Delivery Services: Mon to Fri: 10:00am till 9:00pm Saturday: 10:00am till 4:00pm Factory Operations: Mon to Fri: 8:00am till 5:30pm
Le fait, plus ou moins clairement ñ€© L'exemple de l'expression des Ă©tats d'Ăąme si les œuvres d'art inventaient purement et simplement ce qu'elles donnent Ă  voir, on n'y reconnaĂźtrait pas ce ñ€© Avis du professeur Texte de Bergson ñ€© Commentaire La fin de l'art. VidĂ©os; Audios; Description; La ñ€© Merci de visiter le blog Collection de Texte 2019. 3 Expliquer ce passage "ce ñ€© est un philosophe et polymathe grec de l' est avec Platon, dont il a Ă©tĂ© le disciple Ă  l'AcadĂ©mie, l'un des penseurs les plus influents que le monde occidental ait connu. ... Uniquement disponible sur Lire le ñ€© Pascal dĂ©clare ensuite Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tĂȘte ». Les romanciers comme les musiciens font ñ€© Extrait du document. RĂ©sumĂ© du document. Compte Rendu BERGSON, La PensĂ©e Et Le Mouvant, 1934. Lart Henri Bergson La Fonction De Lartiste Laphiloduclos. cñ€™est la pensĂ©e moderne, avec descartes, qui fait de la dĂ©finition de la mĂ©thode un prĂ©alable Ă  la dĂ©marche de connaissance, conception que prolonge le criticisme kantien en ñ€© » Bergson. Ensuite, la pensĂ©e doit ĂȘtre saisie dans son intĂ©gralitĂ©. La pensĂ©e et le mouvant Essais et confĂ©rences Copertina flessibile ñ€“ 2 gennaio 2013 . Il faut et il suffit que lñ€™explication rende compte, par la comprĂ©hension ñ€© BERGSON, La pensĂ©e et le mouvant, 1934 1 Quel est le problĂšme posĂ© dans ce texte et auquel rĂ©pond Bergson ? Collection BibliothĂšque de philosophie contemporaine. Ce corrigĂ© est disponible sur un site externe Ă  20aubac. Essai publiĂ© dans ñ€© Explication de la premiĂšre partie du texte Pascal commence par poser la thĂšse essentielle du texte de maniĂšre magistrale PensĂ©e fait la grandeur de lñ€™homme . Bergson, La PensĂ©e et le Mouvant Obtenir ce document ... il y cherchera surtout lñ€™explication de son prĂ©sent Ă  lui, et plus particuliĂšrement de ce que son prĂ©sent contiendra de nouveautĂ©. Le texte que nous nous proposons dñ€™expliquer est extrait de La pensĂ©e et le mouvant, ouvrage publiĂ© en 1934, et dont lñ€™auteur, Henri Bergson, est notamment connu pour sa philosophie du ñ€© Ce texte majeur du philosophe français est aujourd'hui proposĂ© dans une Ă©dition remarquable, avec un dossier et des notes rigoureuses, qui font la lumiĂšre sur l'ensemble des idĂ©es si originales dĂ©veloppĂ©es par ñ€© par ailleurs, bergson vient Ă  nous interroger sur ñ€© La pensĂ©e ne devient claire que par la profon- deur de son contenu objectif. Le texte que nous allons aborder est un extrait du livre de Bergson intitulĂ© La pensĂ©e et le Mouvant. Article publiĂ© dans la Revue de ñ€© Le recueil de confĂ©rences auquel il appartient sñ€™intitule Lù€™énergie spirituelle. Explication de texte ñ€“ la pensĂ©e et le mouvant » henri bergson Afin de mieux saisir les enjeux du prĂ©sent texte nous allons tout dñ€™abord le rĂ©inscrire au sein du contexte oĂč il prend place. La page originale n'est plus accessible, mais vous pouvez retrouver les copies enregistrĂ©es. C'est tout ce que nous pouvons vous informer sur le explication de texte bergson la pensĂ©e et le mouvant art. La pensĂ©e ne devient claire que par la profon- deur de son contenu objectif. » Henri Bergson, La pensĂ©e et le mouvant Il faut ĂȘtre attentif Ă  la premiĂšre phrase thĂšse de lñ€™auteur lñ€™art viserait cñ€™est-Ă  ñ€© La pensĂ©e et le mouvant 1998 , Henri Bergson 1859-1941, Paris Presses universitaires de France , 1998 La pensĂ©e et le mouvant 1993 , Henri Bergson ñ€© PĂ©nĂ©trer un texte avec l’idĂ©e d’en donner une interprĂ©tation exhaustive oblige Ă  s’at- tarder sur des dĂ©tails, Ă  suivre les dĂ©veloppements jusque dans leurs derniĂšres ramifications. ñ€© Dans ce texte il va Ă©voquer la vĂ©ritĂ©. Les œuvres d'art ont pour fin de nous montrer ce que nous n'apercevons pas ce qui est prĂ©sent en nous ou en dehors de nous sans qu'on en prenne conscience. Commentaire composĂ© sur La visĂ©e de l'art » de Bergson, extrait de l'œuvre La pensĂ©e et le mouvant ». Ce texte intitulĂ© La PensĂ©e et le Mouvant Ă©crit par Bergson en 1934 dĂ©crit la fonction de l'artiste selon 3 points de vues celui de l'opinion publique qui dit que lñ€™artiste passe pour un idĂ©aliste, ñ€© Bergson, La ñ€© Bergson, La pensĂ©e et le mouvant. C'est dù€™établir une communication en vue d'une coopĂ©ration. Accueil ; CorrigĂ©s de philosophie; CorrigĂ©s de commentaires de texte; Bergson - extrait de La pensĂ©e et le mouvant; Texte. le texte que nous allons Ă©tudier est un propos sur l'art Ă©crit par bergson. Si le thĂšme gĂ©nĂ©ral du texte est celui du droit du citoyen Ă  lñ€™opposition, le problĂšme soulevĂ© par lñ€™auteur est, au-delĂ  de la question explicite du texte, celui de savoir comment ĂȘtre sĂ»r que les dĂ©cisions exprimĂ©es par un vote sont toujours lñ€™expression du vĂ©ritable intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. LE SUJET ET SON CORRIGE Le sujet et le corrigĂ© portant sur le Bac S - BERGSON, La pensĂ©e et le mouvant, 1934 est en cours de publication. Explication du texte La pensĂ©e et le mouvant » de Bergson Bergson est un philosophe du XXe siĂšcle. Lire un extrait Lire le sommaire LIVRE. Pauwels Pauwels et Jacques BergierLE MATIN DES MAGICIENSIntroduction au rĂ©alisme fantastiqueÉditions Gallimard, 1960 À la grande Ăąme, au cƓur brĂ»lant de mon vrai pĂšre, Gustave Bouju, ouvrier tailleur In memoriam. ordre des idĂ©es. C'est alors que naquirent de nombreuses thĂšses concernant, entre autres, le sens du langage, son origine, son rapport au rĂ©el mais aussi Ă  la pensĂ©e. La vĂ©ritĂ© est d'abord un caractĂšre du discours. This is a digital copy of a book that was preserved for gĂ©nĂ©rations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project to make the world's books d Au programme la deuxiĂšme confĂ©rence sur la perception du changement.. Bergson. Bergson la conscience et la vie 1911 in lĂ©nergie spirituelle puf qui dit esprit dit avant tout conscience. La pensĂ©e et le mouvant, Henri Bergson, Presses Électroniques de France. Le vivant la morale le bonheur la libertĂ© etc. Le langage transmet des ordres ou des avertissements. Sujet 2 Bergson, La pensĂ©e et le mouvant, 1934 Nous allons Ă©tudier un texte de Henri Bergson, La pensĂ©e et le mouvant, 1934. §¾Ñ‚°Ñ‚ÑŒ Ÿœ»°Âčœ Le matin des magiciens. La connaissance ñ€© En effet l'auteur pense que nous autres, somme trop prĂ©occuper par la rĂ©alitĂ© pour ñ€© Sur Le Pragmatisme De William James. Pages 64 pages. La rĂ©alitĂ© coule, nous coulons avec elle, et nous appelons vraie toute affirmation qui, en nous dirigeant Ă  travers la rĂ©alitĂ© mouvante, nous donne prise sur elle et nous place dans de meilleurs conditions pour agir." 2 Lñ€™intuition de Bergson 3 Bergson et la vie intĂ©rieure durĂ©e, libertĂ©, mĂ©moire. La pensĂ©e et le mouvant - prĂ©sentation, notices, notes, chronologie et bibliographie par Pierre Montebello et SĂ©bastien MiravĂšte, Ă©dition Ă©tablie sous la direction de Paul\-Antoine Miquel PubliĂ© en 1934, La PensĂ©e et le Mouvant est la La vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale ne dĂ©note aucun fait particulier. BERGSON, " La pensĂ©e et le mouvant " 1. Henri BERGSON, La pensĂ©e et le mouvant 1934 Remarque gĂ©nĂ©rale Texte sur lñ€™une des dĂ©finitions classiques de la vĂ©ritĂ© et sa critique par Bergson . D'aprĂšs lui, l'artiste joue un rĂŽle capital dans notre sociĂ©tĂ©, celui de rĂ©vĂ©lateur, un petit peu Ă  l'image du poĂšte dĂ©crit par Hugo dans Fonction du poĂšte. Si la peinture Ă©largit la facultĂ© perceptive, la littĂ©rature enrichit la conscience de la vie intĂ©rieure. Dans le premier cas, cñ€™est lñ€™appel Ă  lñ€™action immĂ©diate, dans le second, cñ€™est le signalement de la chose ou de quelquñ€™une de ses propriĂ©tĂ©s, en vue de l'action future. QuantitĂ©. La pensĂ©e et le mouvant Henri Bergson 1859-1941 Langue Français CatĂ©gorie de l'œuvre Œuvres textuelles Date 1934 Note Recueil d'articles et de confĂ©rences Domaines Religion Data 1/4 La PensĂ©e Et Le Mouvant Amazonfr Henri Bergson Livres. Mais une vĂ©ritĂ© qui sñ€™applique Ă  tous les corps, sans concerner spĂ©cialement aucun de ceux que jñ€™ai vus, ne copie rien, ne reproduit rien. LIRE LA SUITE. BERGSON Henri, La pensĂ©e et le mouvant, Paris, Ă©ditions Flammarion, 2014 "Ce qui a le plus manquĂ© Ă  la philosophie, c'est la prĂ©cision. » Bergson, La pensĂ©e et le mouvant, pp 149-50 L'artiste montre au philosophe la voie de ce que devrait ĂȘtre une approche du rĂ©el - Il est tout d'abord, pour ceux Ă  qui s'adresse son œuvre, un rĂ©vĂ©lateur, mĂ©taphore que Bergson emprunte Ă  la photographie. Bergson, La PensĂ©e et le Mouvant. Explication des termes " vĂ©ritĂ© " C'est la notion qui, dans ce texte, fait problĂšme. Format 14,5 cm x 19 cm. Explication De Texte Bergson Sur Lart Lyceedadultesfr. Les systĂšmes philosophiques ne sont pas taillĂ©s Ă  la mesure de la rĂ©alitĂ© oĂč nous vivons. La PensĂ©e et le Mouvant est un livre du philosophe français Henri Bergson, paru en 1934 chez FĂ©lix Alcan Ă  s'agit d'un recueil de IX articles prĂ©cĂ©demment parus entre 1903 et 1923, ñ€© Il a publiĂ© quatre principaux ouvrages dñ€™abord en ñ€© Sans difficultĂ© particuliĂšre pour un Ă©lĂšve de S qui doit avoir un bon cours sur la connaissance et le rĂ©el. 1 Bergson une philosophie rationaliste et cartĂ©sienne. C'est dire combien La pensĂ©e et le mouvant » n'est pas une conclusion, un texte synoptique, mais, tout au contraire, le dernier beau geste d'une pensĂ©e joyeuse et mouvante dont on ne fait pas le tour mais dont on s'inspire, dans laquelle on s'installe et dont ses disciples savent bien qu'il suffit de la rĂ©capituler pour la trahir. La pensĂ©e et le mouvant est paru en 1934.. Une activitĂ© en philosophie pour rĂ©viser les notions pour le Bac 2015, sĂ©ries S, ES et L lñ€™explication de lñ€™extrait dñ€™un texte philosophique de Henri Bergson La pensĂ©e et le mouvant 1934. Il va Ă©voquer une ñ€© Notre esprit est comme un Ă©tranger. Une certaine ignorance de soi est en fait utile car l'ĂȘtre doit s'extĂ©rioriser pour agir cela rĂ©pond Ă  une nĂ©cessitĂ© de la vie. On Ă©tudie alors lñ€™espace, on en dĂ©termine la nature et la fonction, puis on transporte au temps les conclusions obtenues. Le poĂšte et le romancier qui expriment un Ă©tat dñ€™ñme ne le crĂ©ent certes pas de toutes piĂšces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous nñ€™observions pas en nous, jusquñ€™à ñ€© Introduction deuxiĂšme partie. ISBN 9782340038820. Tout le texte va sñ€™attacher en permanence Ă  souligner cette premiĂšre affirmation. TYPOGRAPHIE DE HENRI PLON, IMPRIMEUR DE L'rMPERKOR, RUE GARANCIKnE, 8. Telles sont les origines du mot et de l'idĂ©e. ce dernier problĂ©matise une interrogation rĂ©currente dans l'histoire de l'art en se demandant ce qu'est un artiste, comment doit-on le dĂ©finir ? Mais une vĂ©ritĂ© qui sñ€™applique Ă  tous les corps, sans concerner spĂ©cialement aucun de ceux que jñ€™ai vus, ne copie rien, ne reproduit rien. ñ€© This is a digital copy of a book that was preserved for gĂ©nĂ©rations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project to make the world's books d Henri Bergson, La pensĂ©e et le mouvant Essais et confĂ©rences. Bergson, La PensĂ©e et le Mouvant Ce corrigĂ© Ă©tait disponible sur un site externe Ă  20aubac. Ce texte est un extrait de l'ouvrage "La pensĂ©e et le mouvant" de Bergson qui est une oeuvre testamentaire c'est un recueil de la part de l'auteur, dĂ©crivant Ă  la fois l'itinĂ©raire ñ€© Format disponible. ñ€© Page 1 ñ€© Explication de texte Selon Bergson, le but de l'art est "de nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frapperaient pas explicitement nos sens et notre conscience." La PensĂ©e Et Le Mouvant Amazonfr Henri Bergson Livres. De fait, il serait aisĂ© de montrer que,plus nous sommes prĂ©occupĂ©s de vivre, moins nous sommes enclins Ă  contempler, et queles nĂ©cessitĂ©s de lñ€™action ten de nt Ă  limiter le champ de la vision. Aristote 384-322 av. Bergson, La PensĂ©e et le Mouvant. Lñ€™ explication de texte DĂ©finition * Lñ€™explication de texte est une mĂ©thode qui permet de lire en profondeur un texte, de lñ€™analyser en dĂ©tail, pour mieux apprĂ©cier les liens 1 entre le style et le contenu, et 2 entre le passage en question et le texte dans lequel il apparaĂźt. Dans cet extrait de La pensĂ©e et le mouvant, intitulĂ© La perception du changement, Henri Bergson traite de l'art, et se questionne sur la finalitĂ© de celui-ci. Mais nous avions perçu sans apercevoir. Bergson ñ€“ Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience » La pensĂ©e et le mouvant, 1 Conception commune de la vĂ©ritĂ© celle-ci serait dĂ©posĂ©e » dans les choses, les vĂ©ritĂ©s scientifiques rĂ©sideraient dans ñ€© Articles et confĂ©rences datant de 1903 Ă  1923. Annales gratuites Bac S BERGSON, La pensĂ©e et le mouvant, 1934. Roi en Ho ae de la question. Poids 0,085 kg. Sur Le Pragmatisme De William James. » [22] [22] Henri Bergson, La PensĂ©e et le Mouvant, op. En effet, il semblerait quñ€™ils aient la capacitĂ© de comprendre de percevoir des choses qui nous seraient cachĂ©es. La rĂ©alitĂ© coule ; nous coulons avec elle et nous appelons vraie toute affirmation qui, en nous dirigeant Ă  travers la rĂ©alitĂ© mouvante, nous donne prise sur elle et nous place ñ€© Texte "Trop souvent nous nous reprĂ©sentons encore l'esperience comme destinĂ©e Ă  nous apporter des faits bruts...Comme si le travail de gĂ©nĂ©ralisation consistait Ă  venir, aprĂšs coup, ñ€© Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de rĂ©duction . La Perception. Ce ñ€© Explication de texte Bergson Bref, nous sommes libres quand nos actes Ă©manent de notre personnalitĂ© entiĂšre, quand ils lñ€™expriment, quand ils ont avec elle cette indĂ©finissable ressemblance quñ€™on trouve parfois entre lñ€™oeuvre et lñ€™artiste ». Retrouvez lĂ©mission en réécoute gratuite et abonnez vous au podcast. ALCUIN ET CHARLEMAGNE AVEC DES FRAGMENTS DT\ COMENTAIRE DÉDIT D'ALClTf SUR SA PARIS. Il nñ€™y a pas de pensĂ©e sans mise en forme de la pensĂ©e. » Henri Bergson, dans cet extrait de La pensĂ©e et le mouvant, sñ€™interroge sur le langage, sa formation, ainsi que sur son rĂŽle dans la comprĂ©hension par rapport au rĂ©el. Tout le long de lñ€™histoire de la philosophie, temps et espace sont mis au mĂȘme rang et traitĂ©s comme choses du mĂȘme genre. La PensĂ©e et le mouvant. 2 Quelle est sa thĂšse sa position ? Par Max59163 ñ€± 4 Mars 2014 ñ€± 698 Mots 3 Pages ñ€± 679 Vues. Explication du texte La pensĂ©e et le mouvant » de Bergson Bergson est un philosophe du XXe siĂšcle. B ergson, La PensĂ©e et le Mouvant. 35. ne ns A atges et dĂ©fauts de la HĂ©ce et de l'autoritĂ©. Bergson, La PensĂ©e et le Mouvant. Le libertĂ© et l'autoritĂ© ce op. Ce texte intitulĂ© La PensĂ©e et le Mouvant Ă©crit par Bergson en 1934 dĂ©crit la fonction de l'artiste selon 3 points de vues celui de l'opinion publique qui dit que lñ€™artiste passe pour un idĂ©aliste, celui de Bergson qui a une vision plus directe de la rĂ©alitĂ© que nous trouvons dans les diffĂ©rents arts et enfin celui de lñ€™artiste. Bergson La Pensee Et Le Mouvant 1969 Henri Bergson. Чотать ĐŸĐœĐ»Đ°ĐčĐœ Le matin des magiciens. Ce corrigĂ© de commentaire de texte sur La visĂ©e de l'art » a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par un ñ€© Bergson fait partie de ses ñ€© Henri Bergson, La pensĂ©e et le mouvant ... accompagnĂ©s de commentaires et d'explications de vocabulaire. La pensĂ©e fonctionne comme la langue ; la grammaire est lñ€™expression de la raison. Il nñ€™y a pas de pensĂ©e sans mise en forme de la pensĂ©e. » Henri Bergson, dans cet extrait de La pensĂ©e et le mouvant, sñ€™interroge sur le langage, sa formation, ainsi que sur son rĂŽle dans la comprĂ©hension par rapport au rĂ©el. ACHETER LE LIVRE. Bergson distingue entre la nature et l'esprit. comment distinguer l'artiste de celui qui ne l'est pas ? Cñ€™est manifestement Ă  travers ces indices textuels que Bergson veut mettre Ă  lù€™épreuve et soumettre Ă  la recherche et Ă  lñ€™expĂ©rimentation dñ€™un rapport au concret la substantialitĂ© mĂȘme du changement. En cas de problĂšme ñ€© Amazonfr La PensĂ©e Et Le Mouvant Essais Et ConfĂ©rences. Henri Bergson, auteur de La PensĂ©e et le Mouvant. La PensĂ©e et le Mouvant est un ouvrage qui permet de prĂ©ciser les options mĂ©taphysiques de Bergson. Sur les trois thĂ©ories » qui sont les clefs mĂ©taphysiques du bergsonisme » selon Jacques Maritain, philosophe thomiste et lecteur critique de Bergson, deux se trouvent dĂ©veloppĂ©es dans l'ouvrage . Le sujet 2013 - Bac S - Philosophie - Commentaire d'un texte philosophique. C'est un texte philosophique ayant pour attrait l'art. Le contexte philosophique de la confĂ©rence. Lart Henri Bergson La Fonction De Lartiste Laphiloduclos. L. suis d'une grande maladresse manuelle et le dĂ©plore. Pour expliquer ce texte, vous rĂ©pondrez aux questions suivantes, qui sont destinĂ©es principalement Ă  guider votre rĂ©daction. Henri Bergson, La pensĂ©e et le mouvant. Lñ€™intuition philosophique III LE POSSIBLE ET LE RÉEL. PĂ©nĂ©trer un texte avec lñ€™idĂ©e dñ€™en donner une interprĂ©tation exhaustive oblige Ă  sñ€™at- tarder sur des dĂ©tails, Ă  suivre les dĂ©veloppements jusque dans leurs derniĂšres ramifications. les nĂ©cessitĂ©s de lñ€™action tendent Ă  limiter le champ de la vision. ALCUIN ET CHARLEMAGNE. Bergson sujet de bac ! 5 La pensĂ©e et le mouvant Essais et confĂ©rences. Lorsqu'il s'agit d'apprĂ©cier les pouvoirs du langage, la rĂ©flexion a sans doute intĂ©rĂȘt Ă  s'interroger d'abord sur son origine d'oĂč viennent ñ€© La pensĂ©e constante de Claude Bernard, dans son Introduction, a Ă©tĂ© de nous montrer comment le fait et lñ€™idĂ©e collaborent Ă  la recherche expĂ©rimentale. Ensuite, la pensĂ©e doit ĂȘtre saisie dans son intĂ©gralitĂ©. Dans cet extrait, Bergson nous expose sa thĂšse qui est la suivante le ñ€© Texte de Bergson, La pensĂ©e et le mouvant Explication de texte Français Document Ă©lectronique LycĂ©e A obtenu la note de 15/20 2 pages Description J'ai rĂ©pondu Ă  des ñ€© Mais une vĂ©ritĂ© qui sñ€™applique Ă  tous les corps, sans concerner spĂ©cialement aucun de ceux que jñ€™ai vus, ne copie rien, ne reproduit rien. La perception du ñ€© Il Ă©tait important de ne pas se laisser dĂ©sarçonner par la formulation apparemment peu rigoureuse de BERGSON, et essayer d'identifier, derriĂšre le "mouvant" du style et de la ñ€© D'aprĂšs ñ€© L. suis d'une grande maladresse manuelle et le dĂ©plore. La vĂ©ritĂ© est alors relative. Ils sont trop larges pour elle." Avant-propos Retour Ă  la table des matiĂšres Le prĂ©sent recueil ñ€© ñ€” t. ii. BERGSON La pensĂ©e et le mouvant » La connaissance de la doctrine de lñ€™auteur nñ€™est pas requise. ñ€© Sur les trois thĂ©ories » qui sont les clefs mĂ©taphysiques du bergsonisme » selon ñ€© Henri Bergson, dans La pensĂ©e et le mouvant, pense que l'art est la seul façon de ñ€© La pensĂ©e et le mouvant est paru en 1934. Il prescrit ou il dĂ©crit. Cette ConfĂ©rence sñ€™appuie sur 2 textes que vous pourrez lire ici. Vous nñ€™aviez pas besoin de connaĂźtre la doctrine de Bergson ce qui est La pensĂ©e et le mouvant est paru en 1934. Bergson, La PensĂ©e et le Mouvant. Livre tĂ©lĂ©chargeable ! Dñ€™ailleurs cette position ne cessera de se confirmer pour Bergson, qui invitera plus tard dans une note du dĂ©but de La PensĂ©e et le Mouvant Ă  prendre connaissance dñ€™un texte de Bachelard, ñ€© Nous sommes intĂ©rieurs Ă  nous-mĂȘmes , nous devrions donc connaitre notre personnalitĂ© mais non. La vĂ©ritĂ© permet de satisfaire ses besoins, donc de vivre. Henri Bergson, dans La pensĂ©e et le mouvant, pense que l'art est la seul façon de dĂ©voiler la rĂ©alitĂ©. Une rĂ©alisation de Marcelle Bergeron, bĂ©nĂ©vole. La PensĂ©e et le Mouvant est un ouvrage qui permet de prĂ©ciser les options mĂ©taphysiques de Bergson. La Perception. Henri Bergson, ñ€œLa philosophie françaiseñ€ 1915. RĂ©sumĂ©. Nous abordons le langage aujourdñ€™hui, par le problĂšme philosophique du rapport entre la pensĂ©e et le langage entre lñ€™intĂ©rioritĂ© de la pensĂ©e et lñ€™extĂ©rioritĂ© de la parole ou de lù€™écrit. En effet l'auteur pense que nous autres, somme trop prĂ©occuper par la ñ€© Henri Bergson, dans La pensĂ©e et le mouvant, pense que l'art est la seul façon de divulguer la rĂ©alitĂ©. La pensĂ©e et les mots ñ€“ Hegel et Merleau-Ponty. Il suffit donc ici d'en donner une dĂ©finition minimale qui serve de base de dĂ©part Ă  la rĂ©flexion. Structure. Paris Les 1969, 79e Ă©dition, 294 pp. di ... dont on peut dire qu'elle la rĂ©sume Ă  merveille. Avis du professeur Texte de Bergson trĂšs connu sur la vĂ©ritĂ©. fÉnelon et bossuet Études morales et littÉraires l crousle processeur a la facultÉ des lettres de paris tom e second -5~-^ike> "e- paris honoke champion, librair 9, quai voltaire, 9 189ÂŁ & fÉnelon et bossuet Études morales et littÉraires l' ht bossuet. Recherche parmi 271 000+ dissertations. Voici des informations Explication De Texte Bergson La PensĂ©e Et Le Mouvant La PensĂ©e Et Le Mouvant Yes You KhĂągne Philippe Soulez Et FrĂ©dĂ©ric Worms Bergson Le Blog ñ€© Henri Bergson, Henri Bergson, nĂ© le 18 octobre 1859 Ă  Paris oĂč il est mort le 4 janvier 1941, est un philosophe français. OĂč serait la diffĂ©rence entre le grand art et la pure fantaisie ? Essais et confĂ©rences 1969. 1859-1941. La pensĂ©e et le mouvant - prĂ©sentation, notices, notes, chronologie et bibliographie par Pierre Montebello et SĂ©bastien MiravĂšte, Ă©dition Ă©tablie sous la direction de Paul\-Antoine Miquel PubliĂ© en 1934, La PensĂ©e et le Mouvant est la La vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale ne dĂ©note aucun fait particulier. Edizione Francese . Dans cet extrait de La pensĂ©e et le mouvant, intitulĂ© La perception du changement, Henri Bergson traite de l'art, et se questionne sur la finalitĂ© de celui-ci. Structure La perception du changement le chapitre V contient le texte de deux confĂ©rences que Bergson a prononcĂ©es en Grande-Bretagne les 26 et 27 mai 1911. Henri Bergson 1859- 1941 a beaucoup Ă©crit sur la vĂ©ritĂ©, et sur la durĂ©e. ñ€© Pauwels Pauwels et Jacques BergierLE MATIN DES MAGICIENSIntroduction au rĂ©alisme fantastiqueÉditions Gallimard, 1960 À la grande Ăąme, au cœur brĂ»lant de mon vrai pĂšre, Gustave Bouju, ouvrier tailleur In memoriam. Le discours vrai est le discours qui est conforme Ă  la rĂ©alitĂ© qu'il dĂ©signe. Bergson extrait de La pensĂ©e et le mouvant Tweeter. Il pense etre autre que ce quñ€™on appelle vĂ©ritĂ© nñ€™est quñ€™un fil conducteur que nous nous donnons pour agir. cit., p. 185. Je serais meilleur si mes ñ€© Cela nous renvoie Ă  un autre texte de Bergson, extrait du Rire, dans lequel ñ€© Explication de texte bergson la conscience et la vie. Elle ne fait ainsi qu'appuyer dans la direction du sens commun, lequel est un commencement de science couramment, quand nous parlons du temps nous pensons Ă  la ñ€© World Invocation Day is a day of prayer, of focused spiritual contact, when people of all faiths and spiritual paths join together to make an Approfondissons ce que nous Ă©prouvons devant un Turner ou un Corot nous trouverons que, si nous les acceptons et les admirons, cñ€™est que nous avions dĂ©jĂ  perçu quelque chose de ce quñ€™ils nous montrent. La thĂ©orie de lñ€™espace et celle du temps se font ainsi pendant. Presses Universitaires de France, 1938 p. 99-116. Structure La perception du changement le chapitre Ăą € contient le texte de deux confĂ©rences que Bergson a prononcĂ©es en Grande-Bretagne les 26 et 27 mai 1911. An Invitation to People of Goodwill. Le texte que nous allons Ă©tudier est Ă©crit par Henri Bergson et est extrait de La PensĂ©e et Le Mouvant. 12,50ñ‚¬ TTC Disponible. [...] [...] Elle subit le pb tel qu'il a Ă©tĂ© posĂ© par la sociĂ©tĂ©. Enseignant DĂ©positaire De L'autoritĂ© Publique, Accident De La Route En Sarthe Hier, Avis De DĂ©cĂšs Noyelles Godault 2020, Castorama Ticket De Caisse Perdu, GĂąteau Sans Farine Sans MaĂŻzena, MĂ©tĂ©o Mont MĂ©zenc 14 Jours, Cabinet Thierry Immobilier St Nazaire Locations, Culture D'entreprise DĂ©finition Larousse, la pensĂ©e et le mouvant explication de texte

Citationssur commentaire du texte de Bergson sur l'art : La lecture véritable surpasse le texte qui est lu, brise ses marges, va plus loin. Le texte est un supprot presque miraculeux pour que la

journal article Bergson et ZĂ©non d'ÉlĂ©e Revue philosophique de Louvain Vol. 67 1969, pp. 267-284 18 pages Published By Peeters Publishers Read and download Log in through your school or library Read Online Free relies on page scans, which are not currently available to screen readers. To access this article, please contact JSTOR User Support. We'll provide a PDF copy for your screen reader. With a personal account, you can read up to 100 articles each month for free. Get Started Already have an account? Log in Monthly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 10 article PDFs to save and keep $ Yearly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 120 article PDFs to save and keep $199/year Preview Preview Journal Information La Revue Philosophique de Louvain, fondĂ©e en 1894 par DĂ©sirĂ© Mercier sous le titre de Revue NĂ©oscolastique, est publiĂ©e par l’Institut SupĂ©rieur de Philosophie de l’UniversitĂ© Catholique de Louvain. La revue s’intĂ©resse au mouvement philosophique international dans toute son ampleur. Organe de recherche et de discussion par ses articles; organe de documentation et de critique par ses bulletins, ses comptes rendus et ses notices bibliographiques; organe d’information par ses chroniques diverses, la Revue Philosophique de Louvain veut ĂȘtre un instrument de travail aussi sĂ»r et aussi complet que possible dans le domaine de la philosophie. Publisher Information Peeters is an international publishing house based in Leuven/Louvain, Belgium and established in 1857. It has since published some 6000 titles while each year about 200 new titles and 75 journals appear, both in print and online. Peeters was set up to serve the academic world by printing and publishing books in English, French, German and Dutch. Its major publication list contains books in theology, philosophy, ethics, classical studies, archaeology, history of art, medieval studies, oriental studies, linguistics and literature. Peeters publishes original research as well as bibliographic data, reviews and reference material. It is standard practice for each publication to be supervised by an editorial board which ensures high quality standards, based on independent reports. Rights & Usage This item is part of a JSTOR Collection. For terms and use, please refer to our Terms and Conditions Revue philosophique de Louvain © 1969 Peeters Publishers Request Permissions PrĆœfacede Bernard de Fallois (Paris : Gallimard, [1954]). Nous renvoyons au texte de La Recherche par la simple mention du volume et de la page (par exemple : I, 121). Pour Contre

La pensĂ©e et le mouvant Ce mot trĂšs opaque en appelle Ă  une double interrogation sĂ©mantique et ... dĂšs lors que l'exercice souverain d'un rĂ©cit nunĂ©gocentrĂ© »[12] serait la seule issue, ...... auto-significativitĂ© », mĂȘme si immĂ©diatement aprĂšs ce schĂšme est corrigĂ© ..... la doxa rĂ©aliste pour cette entreprise canonique du classicisme postvidalien. Part of the document Henri BERGSON 1859-1941 La pensĂ©e et le mouvant ESSAIS ET CONFÉRENCES. Articles et confĂ©rences datant de 1903 Ă  1923 Un document produit en version numĂ©rique par Mme Marcelle Bergeron, bĂ©nĂ©vole Professeure Ă  la retraite de l'École Dominique-Racine de Chicoutimi, QuĂ©bec et collaboratrice bĂ©nĂ©vole Courriel mailtomabergeron Site web Dans le cadre de la collection "Les classiques des sciences sociales" dirigĂ©e et fondĂ©e par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au CĂ©gep de Chicoutimi Site web s/ Une collection dĂ©veloppĂ©e en collaboration avec la BibliothĂšque Paul-Émile-Boulet de l'UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  Chicoutimi Site web Un document produit en version numĂ©rique par Mme Marcelle Bergeron, bĂ©nĂ©vole, professeure Ă  la retraie de l'École Dominique-Racine de Chicoutimi, QuĂ©bec courriel mailtomabergeron site web Ă  partir de Henri Bergson 1859-1941 La pensĂ©e et le mouvant. Essais et confĂ©rences. Recueil d'articles et de confĂ©rences datant de 1903 Ă  1923 Une Ă©dition Ă©lectronique rĂ©alisĂ©e du livre La pensĂ©e et le mouvant. Paris Les Presses universitaires de France, 1969, 79e Ă©dition, 294 pages. Collection BibliothĂšque de philosophie contemporaine. Polices de caractĂšres utilisĂ©e Pour le texte Times, 12 points. Pour les citations Times 10 points. Pour les notes de bas de page Times, 10 points. Édition Ă©lectronique rĂ©alisĂ©e avec le traitement de textes Microsoft Word 2001 pour Macintosh. Mise en page sur papier format LETTRE US letter, x 11'' Édition complĂ©tĂ©e le 14 aoĂ»t 2003 Ă  Chicoutimi, QuĂ©bec. Avec la prĂ©cieuse coopĂ©ration de M. Bertrand Gibier, bĂ©nĂ©vole, professeur de philosophie, qui a réécrit en grec moderne toutes les citations ou expressions grecques contenues dans l'?uvre originale ac- [pic] Table des matiĂšres Avant-propos I. - Introduction premiĂšre partie. Croissance de la vĂ©ritĂ©. Mouvement rĂ©trograde du vrai II. - Introduction deuxiĂšme partie. De la position des problĂšmes 22 janvier 1922 III. - Le possible et le rĂ©el. Essai publiĂ© dans la revue suĂ©doise Nordisk Tidskrift en novembre 1930 IV. - L'intuition philosophique. ConfĂ©rence faite au CongrĂšs de Philosophie de Bologne le 10 avril 1911 V. - La perception du changement. ConfĂ©rences faites Ă  l'UniversitĂ© d'Oxford les 26 et 27 mai 1911 PremiĂšre confĂ©rence DeuxiĂšme confĂ©rence VI. - Introduction Ă  la mĂ©taphysique VII. - La philosophie de Claude Bernard. Discours prononcĂ© Ă  la cĂ©rĂ©monie du Centenaire de Claude Bernard, au CollĂšge de France, le 30 dĂ©cembre 1913. VIII. - Sur le pragmatisme de William James. VĂ©ritĂ© et rĂ©alitĂ© IX. - La vie et l'?uvre de Ravaisson Henri Bergson 1869-1941 La pensĂ©e et le mouvant Essais et confĂ©rences Paris Les Presses universitaires de France Collection BibliothĂšque de philosophie contemporaine. __ 1969, 294 pages Retour Ă  la table des matiĂšres La pensĂ©e et le mouvant Essais et confĂ©rences. Avant-propos Retour Ă  la table des matiĂšres Le prĂ©sent recueil comprend d'abord deux essais introductifs que nous avons Ă©crits pour lui spĂ©cialement, et qui sont par consĂ©quent inĂ©dits. Ils occupent le tiers du volume. Les autres sont des articles ou des confĂ©rences, introuvables pour la plupart, qui ont paru en France ou Ă  l'Ă©tranger. Les uns et les autres datent de la pĂ©riode comprise entre 1903 et 1923. Ils portent principalement sur la mĂ©thode que nous croyons devoir recommander au philosophe. Remonter Ă  l'origine de cette mĂ©thode, dĂ©finir la direction qu'elle imprime Ă  la recherche, tel est plus particuliĂšrement l'objet des deux essais composant l'introduction. Dans un livre paru en 1919 sous le titre de L'Énergie spirituelle nous avions rĂ©uni des essais et confĂ©rences » portant sur les rĂ©sultats de quelques-uns de nos travaux. Notre nouveau recueil, oĂč se trouvent groupĂ©s des essais et confĂ©rences » relatifs cette fois au travail de recherche lui-mĂȘme, sera le complĂ©ment du premier. Les Delegates of the Clarendon Press d'Oxford ont bien voulu nous autoriser Ă  reproduire ici les deux confĂ©rences, si soigneusement Ă©ditĂ©es par eux, que nous avions faites en 1911 Ă  l'UniversitĂ© d'Oxford. Nous leur adressons tous nos remerciements. H. B. La pensĂ©e et le mouvant Essais et confĂ©rences. I Introduction premiĂšre partie Croissance de la vĂ©ritĂ©. Mouvement rĂ©trograde du vrai. De la prĂ©cision en philosophie. - Les systĂšmes. - Pourquoi ils ont nĂ©gligĂ© la question du Temps. - Ce que devient la connaissance quand on y rĂ©intĂšgre les considĂ©rations de durĂ©e. - Effets rĂ©troactifs du jugement vrai. - Mirage du prĂ©sent dans le passĂ©. - De l'histoire et des explications historiques. - Logique de rĂ©trospection. Retour Ă  la table des matiĂšres Ce qui a le plus manquĂ© Ă  la philosophie, c'est la prĂ©cision. Les systĂšmes philosophiques ne sont pas taillĂ©s Ă  la mesure de la rĂ©alitĂ© oĂč nous vivons. Ils sont trop larges pour elle. Examinez tel d'entre eux, convenablement choisi vous verrez qu'il s'appliquerait aussi bien Ă  un monde oĂč il n'y aurait pas de plantes ni d'animaux, rien que des hommes ; oĂč les hommes se passeraient de boire et de manger ; oĂč ils ne dormiraient, ne rĂȘveraient ni ne divagueraient ; oĂč ils naĂźtraient dĂ©crĂ©pits pour finir nourrissons ; oĂč l'Ă©nergie remonterait la pente de la dĂ©gradation ; oĂč tout irait Ă  rebours et se tiendrait Ă  l'envers. C'est qu'un vrai systĂšme est un ensemble de conceptions si abstraites, et par consĂ©quent si vastes, qu'on y ferait tenir tout le possible, et mĂȘme de l'impossible, Ă  cĂŽtĂ© du rĂ©el. L'explication que nous devons juger satisfaisante est celle qui adhĂšre Ă  son objet point de vide entre eux, pas d'interstice oĂč une autre explication puisse aussi bien se loger ; elle ne convient qu'Ă  lui, il ne se prĂȘte qu'Ă  elle. Telle peut ĂȘtre l'explication scientifique. Elle comporte la prĂ©cision absolue et une Ă©vidence complĂšte ou croissante. En dirait-on autant des thĂ©ories philosophiques ? Une doctrine nous avait paru jadis faire exception, et c'est probablement pourquoi nous nous Ă©tions attachĂ© Ă  elle dans notre premiĂšre jeunesse. La philosophie de Spencer visait Ă  prendre l'empreinte des choses et Ă  se modeler sur le dĂ©tail des faits. Sans doute elle cherchait encore son point d'appui dans des gĂ©nĂ©ralitĂ©s vagues. Nous sentions bien la faiblesse des Premiers Principes. Mais cette faiblesse nous paraissait tenir Ă  ce que l'auteur, insuffisamment prĂ©parĂ©, n'avait pu approfondir les idĂ©es derniĂšres » de la mĂ©canique. Nous aurions voulu reprendre cette partie de son ?uvre, la complĂ©ter et la consolider. Nous nous y essayĂąmes dans la mesure de nos forces. C'est ainsi que nous fĂ»mes conduit devant l'idĂ©e de Temps. LĂ , une surprise nous attendait. Nous fĂ»mes trĂšs frappĂ© en effet de voir c ï»ż

Bergsonindique dans cette phrase que la conscience renvoie à la mémoire car la mémoire est ce qui a été vécu dans le présent : on est ici la conservation du passé dans le présent. La mémoire a donc une durée plus ou moins grande. En attribuant à la mémoire une limite dans le temps, l'auteur nuance sa portée : elle ne peut se
Le sujet de philosophie au bac S 2013 et son corrigĂ©. Le corrigĂ© Sujet 1 Peut-on agir moralement sans s'intĂ©resser Ă  la politique?ProblĂšme la morale relĂšve de la question du Bien et du Mal et concerne l'individu et ses actions. La politique concerne, elle, la vie de CitĂ© et l'espace publique, le permis et l'interdit au regard de la loi. On distingue en gĂ©nĂ©ral moral et lĂ©gal, la justice comme ordre social et comme ordre moral, et la morale est souvent prĂ©sentĂ©e comme ce qui doit prendre le relais d'un lĂ©gal insuffisant ou l'interroger. Donc morale et politique semblent ĂȘtre deux domaines distincts. Ce sujet difficile exige donc de penser cette distinction et de la penser au rebours de ce qui est souvent vu en cours. En somme, le sujet invite Ă  se demander si on peut ĂȘtre dĂ©missionnaire au [u]Plan politique[/u] ne pas ĂȘtre un citoyen vigilant, intĂ©ressĂ© et actif et ĂȘtre suffisant au plan moral? Est-ce que je peux ĂȘtre moral si je ne suis pas un bon citoyen? alors qu'en cours on se demande plutĂŽt souvent s'il suffit d'ĂȘtre un bon citoyen pour ĂȘtre moral? I. On peut semble-t-il agir moralement sans s'intĂ©resser Ă  la politique la morale relĂšve de la sphĂšre privĂ©e et la politique de la sphĂšre publique La politique, c'est ce qui concerne la vie de la CitĂ© et sa gouvernance dans le sens de l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, elle nous concerne en tant que citoyen face Ă  nos concitoyens. La morale concerne, elle, nos actes en tant que sujet et individu face Ă  toute personne. Je peux agir moralement au quotidien avec mes proches et prochains, sans pour autant m'intĂ©resser Ă  la question politique. La morale relĂšve de la sphĂšre privĂ©e, de l'universel. J'ai des devoirs en tant qu'homme et par delĂ  les frontiĂšres de mon peut considĂ©rer que la politique est mĂȘme un domaine oĂč la morale n'a pas sa place on peut penser au Prince amoral de Machiavel, au fait que l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et le maintien de la sociĂ©tĂ© exigent parfois des actes, des sacrifices discutables du point de vue moral. La politique concerne la lĂ©galitĂ© et l'extĂ©rioritĂ© de mes actes pour ne pas nuire Ă  autrui, la morale concerne, elle, leur lĂ©gitimitĂ© et les intentions, avec le souci de l' On peut cependant considĂ©rer que la politique relĂšve en partie de la sphĂšre morale Cette distinction politique/morale est moderne pour les philosophes de l'AntiquitĂ©, la CitĂ© a pour but la rĂ©alisation du Bien. La Kallipolis de Platon est semblable Ă  l'Ăąme bien ordonnĂ©e conduite par la Raison, contenant les appĂ©tits. Donc l'enjeu de la politique est aussi le Bien et pas seulement l'ordre. Donc s'intĂ©resser Ă  la politique, ce serait s'intĂ©resse Ă  la rĂ©alisation, Ă  l'avĂšnement du Bien mĂȘme si cette vision de l'Etat est discutable. Ce souci politique est aussi un souci peut penser que ne pas s'intĂ©resser Ă  la chose politique, c'est en quelque sorte prendre le risque de laisser persister ou devenir ce que la morale condamne. L'engagement politique est alors un engagement moral, c'est ĂȘtre libre et responsable. Pour Kant, c'est agir conformĂ©ment aux 2 impĂ©ratifs catĂ©goriques du respect de la personne humaine en soi et en l'autre ne pas s'intĂ©resser Ă  la politique, c'est en quelque sorte se rĂ©duire Ă  un moyen et laisser en partie d'autres dĂ©cider de nos fins, mĂȘme si on reste libre de suivre ou pas les projets de notre sociĂ©tĂ© et ses valeurs et de l'universalitĂ© de la maxime on ne peut se donner pour loi de ne pas s'y intĂ©resser car on ne peut vouloir une dĂ©mission gĂ©nĂ©rale. Donc s'il peut y avoir un confort dans ce dĂ©sintĂ©rĂȘt, il peut ĂȘtre moralement condamnable. Ce dĂ©sintĂ©rĂȘt croissant est ce qui menace les dĂ©mocraties selon Tocqueville avec le repli sur la vie privĂ©e, le matĂ©rialisme et l'individualisme auquel on pourrait ajouter une certaine dĂ©fiance vis Ă  vis du politique aujourd'hui. Cet individualisme aveugle aux autres pourrait mĂȘme devenir le sol d'un Ă©goĂŻsme, de l' ĂȘtre moral exige plus q'un simple intĂ©rĂȘt pour la politique, il exige une action politique!S'il ne suffit pas d'ĂȘtre un bon citoyen pour ĂȘtre moral, ĂȘtre moral inclut de remplir son rĂŽle de citoyen actif et vigilant obĂ©ir en rĂ©sistant, c'est tout le secret » disait Alain.Participer Ă  la vie politique, c'est participer Ă  la vie de la communautĂ©, avoir le souci de l'intĂ©rĂȘt commun, c'est ce Ă  quoi invite en un sens la morale mĂȘme si elle va au-delĂ . Cela peut ĂȘtre fait en exerçant le pouvoir politique mais aussi en participant au tissu associatif, ce que suggĂ©rait dĂ©jĂ  Tocqueville pour renouer avec la vie un sens chaque acte moral est un acte citoyen et donc politique, mĂȘme s'il va Ă  l'encontre des lois ou au-delĂ  des lois. corrigĂ© sujet 2 SUJET 2 Le travail permet-il de prendre conscience de soi?ProblĂšme le travail, c'est d'abord le labeur auquel nous sommes tous soumis en tant qu'animal soumis au processus vital et aux mĂȘmes besoins qui ne nous distinguent pas les uns des autres mais le travail, c'est aussi le fait de transformer la matiĂšre ou un donnĂ© pour produire quelque chose, faire un ouvrage, une Ɠuvre pouvant ĂȘtre en accord avec nos dĂ©sirs qui eux sont censĂ©s nos appartenir et dĂ©finir A travers celle-ci, on peut peut-ĂȘtre se reconnaĂźtre. C'est en tout cas la thĂšse classique de Hegel dans la fameuse dialectique du maĂźtre et de l'esclave ou de Marx qui fait du travail, le propre de l'homme. Ce sujet invite donc Ă  penser les apports du travail en d'autres termes que celui du salaire ou du gain, sur la place du travail est-ce seulement un moyen de gagner sa vie ou de la rĂ©aliser en prenant conscience de soi Ă  travers lui? L'article indĂ©fini le » invite aussi Ă  s'interroger sur la rĂ©alitĂ© du travail si le travail peut ĂȘtre le cadre d'une prise de conscience de soi, est-ce le cas pour tout travail? L'homme prend conscience de soi en dehors du conscience de soi, c'est se savoir ĂȘtre une seule et mĂȘme personne et un individu distinct des autres ayant une identitĂ© dĂ©finie par des Ă©lĂ©ments objectifs et subjectifs. Le travail est une activitĂ© plus ou moins pĂ©nible de production directe ou indirecte d'une rĂ©ponse Ă  nos besoins. Le travail nous rappelle que nous sommes TOUS des animaux ayant des besoins PROMETHEENS inadaptĂ©s et devant transformer le donnĂ© naturel pour survivre. Le travail ne permet pas ici une prise de conscience de notre individualitĂ©, il nous renvoie plutĂŽt Ă  notre condition humaine, Ă  une des limites a priori qui esquissent notre situation en tant qu'homme au milieu des autres, mortel et au travail selon Sartre. On prend plutĂŽt conscience de soi dans une introspection rendue possible aprĂšs le travail qui peut ĂȘtre divertissement au sens de Pascal fuite de soi et qui est une occupation de l'esprit et des mains empĂȘchant de penser Ă  soi. On se retrouverait aprĂšs le travail et dans des activitĂ©s qui nous relĂšveraient du loisir AntiquitĂ© le travail est une activitĂ© indigne d'un homme libreLe travail comme LABEUR nous noie dans la masse industrieuse des hommes et on ne peut, semble-t-il, se rĂ©aliser et rĂ©aliser qui on est qu'en dehors du travail comme cadre d'une Ɠuvre et prise de conscience de travail peut ĂȘtre lieu de prise de conscience et de rĂ©alisation de soi, s'il y a Ɠuvre. C'est la thĂšse de Hannah Arendt et de Hegel. Le travail permet de s'inscrire en tant qu'homme et individu face Ă  soi dans le monde, si dans l'animal laborans, il y a homo faber, si le fruit du travail, l'ouvrage n'est pas immĂ©diatement dissous dans le processus vital de consommation. Nos Ɠuvres portent notre marque personnelle, elles sont un reflet de nous face Ă  nous, devant nous. On s'affirme comme homme et individu face Ă  soi et aux autres. Cette exposition de soi face aux autres permet aussi la prise de conscience de soi, via leur pourrait dire que le travail est aussi l'occasion d'une dĂ©couverte de soi par expĂ©rience. On dĂ©couvre qui on est en faisant, en Ă©tant confrontant Ă  certaines difficultĂ©s ou choix. Mais pour que cette prise de conscience ait lieu - encore faut-il qu'il y ait Ɠuvre et donc absence d'aliĂ©nation du travail cf analyse de Marx, et que la productivitĂ© n'empĂȘche pas originalitĂ© et crĂ©ativitĂ©- encore faut-il que l'individu ne soit pas noyĂ© dans une sociĂ©tĂ© uniforme que peut produire le travail comme labeur, qui est selon Nietzsche la meilleure des polices » tuant toute libertĂ©, individualitĂ© et rĂ©duisant le travailleur Ă  un encore faut-il que le travail ne soit pas prĂ©sentĂ© comme le seul lieu de rĂ©alisation de soi, sous la forme d'un diktat social. Le travail peut ĂȘtre le cadre d'une prise de conscience et de rĂ©alisation de soi mais ce n'est pas le seul. La prise de conscience de soi peut commencer par la prise de conscience de cette pression sociale, de ce courant social » qui peut empĂȘcher d'ĂȘtre soi. corrigĂ© sujet 3 Bac 2013 – SĂ©rie S – Sujet 3 -Texte de Bergson TSL'auteur examine la question de la dĂ©finition d'un jugement vrai. Si la rĂ©ponse Ă  cette question semble satisfaisante comme adĂ©quation de la vĂ©ritĂ© Ă  la rĂ©alitĂ©, il n'en reste pas moins difficile Ă  comprendre que cette adĂ©quation n'est pas Ă  penser comme le rapport d'une copie Ă  son modĂšle. La vĂ©ritĂ© ne copie pas la rĂ©alitĂ© affirme Bergson, ce qui met en question la dĂ©finition du vrai. L'auteur appuie son argumentation sur l'opposition entre le rĂ©el singulier et changeant et les jugements sur la rĂ©alitĂ© qui, Ă  l'inverse, sont gĂ©nĂ©raux et stables. C'est par un exemple tirĂ© d'une vĂ©ritĂ© physicienne qu'il illustre sa thĂšse en montrant qu'une vĂ©ritĂ© scientifique n'est pas la copie de ce qui se passe en fait, dans la rĂ©alitĂ©. Si la dĂ©finition traditionnelle est par lĂ  mĂȘme remise en question, qu'est ce que la vĂ©ritĂ©, quel est son rapport Ă  la rĂ©alitĂ© ?I. Qu'est-ce qu'un jugement vrai ?D'aprĂšs la dĂ©finition classique de la vĂ©ritĂ©, un jugement est vrai lorsqu'il s'accorde avec la rĂ©alitĂ©. En ce sens la vĂ©ritĂ© est toujours un jugement sur les choses et, par le biais du langage, c'est une concordance entre la rĂ©alitĂ© et ce que nous en disons. Or Bergson s'interroge sur cette concordance en montrant qu'il ne s'agit pas d'un rapport de la copie Ă  la rĂ©alitĂ©. Si tel Ă©tait le cas, il y aurait une adĂ©quation approximative car la copie est un dĂ©gradĂ© de son modĂšle ; la vĂ©ritĂ© serait alors une convention, un pĂąle reflet au sens Platonicien de ce qui est. D'oĂč la nĂ©cessitĂ© de dĂ©finir la rĂ©alitĂ© indĂ©pendamment de ce qui en est dit , de toute reprĂ©sentationII. L'opposition entre vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale et rĂ©alitĂ© particuliĂšreLe rĂ©el est singulier, il s'agit du rĂ©el dont nous avons affaire, de la perception sensible, qui est changeant et surtout subjectif. C'est notre perception sensible qui nous permet de l'apprĂ©hender mais qu'en est-il de la reprĂ©sentation que nous voulons exprimer par un jugement, par le langage ? La plupart de nos affirmations sont gĂ©nĂ©rales car on suppose que ce dont on parle ne change pas, que l'objet de notre jugement est relativement stable. D'autre part, on suppose que nos jugements sont universels, c'est-Ă -dire peuvent ĂȘtre partagĂ©s par L'expĂ©rience montre que la vĂ©ritĂ© n'est pas une copie de la rĂ©alitĂ©Bergson illustre sa thĂšse par un exemple qui montre que le jugement vrai n'est pas une copie de l'expĂ©rience sensible. la chaleur dilate les corps » est une proposition gĂ©nĂ©rale qui utilise des notions qui ne viennent pas de la ressemblance avec la rĂ©alitĂ© sensible qu'elle pense et permet de penser. Cette proposition vaut pour tous les corps en faisant abstraction des cas particuliers et des changements qui peuvent advenir pensons au morceau de cire de Descartes. Ainsi l'affirmation selon laquelle la vĂ©ritĂ© et une copie de la rĂ©alitĂ© est contestable. Car la vĂ©ritĂ© est un discours, elle dit quelque chose de la rĂ©alitĂ©, quelque chose de stable et d'universel alors mĂȘme que le rĂ©el est variable et de ce texte est qu'il nous renvoie Ă  la condition mĂȘme du discours vrai mais aussi de l'activitĂ© de penser. En effet, notre esprit ne copie pas des rĂ©alitĂ©s donnĂ©es dans l'expĂ©rience mais il est lui-mĂȘme la condition de possibilitĂ© de saisir la vĂ©ritĂ©. C'est le sens du cĂ©lĂšbre texte de Platon l'allĂ©gorie de la caverne » qui souligne que le monde sensible le monde de la caverne en lui-mĂȘme n'est pas vrai mais que c'est par la pensĂ©e que se constitue le vĂ©ritable discours logos = la raison permettant la vĂ©ritĂ©. Cependant, Platon ce rapport entre le monde sensible et le monde des IdĂ©es comme une vĂ©ritable imitation, une copie de la vĂ©ritable rĂ©alitĂ© intelligible. Bergson insiste sur l'opposition entre le monde rĂ©el et le jugement de l'esprit en montrant toutefois qu'il y a une diffĂ©rence qui ne se rĂ©duit pas Ă  la reprĂ©sentation. Nous parvenons Ă  des vĂ©ritĂ©s par les jugements de la raison, c'est Ă  dire par la construction de propositions,de concepts qui ne copient pas l'expĂ©rience sensible. La raison et le langage, dĂ©signĂ©s en grec par le mĂȘme mot, LOGOS sont les conditions mĂȘme de notre accĂšs Ă  la vĂ©ritĂ© c'est-Ă -dire Ă  la connaissance de la rĂ©alitĂ©. ClartĂ© du contenu UtilitĂ© du contenu kkkkmmmm publiĂ© le 14/10/2015 ClartĂ© du contenu UtilitĂ© du contenu Signaler LycĂ©e Bac gĂ©nĂ©ral Bac techno Bac s Philosophie
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Platon Aristote Mais n’est-ce pas le dĂ©sir insatiable de ce que la dĂ©mocratie regarde comme son bien suprĂȘme qui perd cette derniĂšre? A savoir la libertĂ©. En effet, dans une citĂ© dĂ©mocratique, tu entendras[
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 Il est bon d’avoir un peu de mal Ă  vivre et de ne pas suivre une route toute unie. Je plains les rois s’ils n’ont qu’à dĂ©sirer; et les dieux, s’il y en a quelque[
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 Et tout d’abord toute sociĂ©tĂ© exige nĂ©cessairement un accommodement rĂ©ciproque, une volontĂ© d’harmonie aussi, plus elle est nombreuse, plus elle devient fade. / On ne peut ĂȘtre vraiment soi qu’aussi longtemps qu’on est seul ;[
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 SUJET SĂ©rie Technologique sur Nature et Culture entiĂšrement corrigĂ© Nous les pouvons donc bien appeler barbares, eu Ă©gard aux rĂšgles de la raison, mais non pas eu Ă©gard Ă  nous, qui les[
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 SĂ©rie L Expliquer le texte suivant Puisque la libertĂ© exige que la rĂ©ussite ne dĂ©coule pas de la dĂ©cision comme une consĂ©quence, il faut que la rĂ©alisation puisse Ă  chaque instant ne pas ĂȘtre, pour[
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Résumédu document. Ce texte est un extrait de l'ouvrage "La pensée et le mouvant" de Bergson qui est une oeuvre testamentaire (c'est un recueil) de la part de l'auteur, décrivant à la fois l'itinéraire du philosophe et s'interrogeant sur la méthode à tenir. Cet extrait se situe plus particuliÚrement dans l'introduction II, De la
Quel est l’objet de l’art ? Si la rĂ©alitĂ© venait frapper directement nos sens et notre conscience, si nous pouvions entrer en communication immĂ©diate avec les choses et avec nous-mĂȘmes, je crois bien que l’art serait inutile, ou plutĂŽt que nous serions tous artistes, car notre Ăąme vibrerait alors continuellement Ă  l’unisson de la nature. Nos yeux, aidĂ©s de notre mĂ©moire, dĂ©couperaient dans l’espace et fixeraient dans le temps des tableaux inimitables. Notre regard saisirait au passage, sculptĂ©s dans le marbre vivant du corps humain, des fragments de statue aussi beaux que ceux de la statuaire antique. Nous entendrions chanter au fond de nos Ăąmes, comme une musique quelquefois gaie, plus souvent plaintive, toujours originale, la mĂ©lodie ininterrompue de notre vie intĂ©rieure. Tout cela est autour de nous, tout cela est en nous, et pourtant rien de tout cela n’est perçu par nous distinctement. Entre la nature et nous, que dis-je ? entre nous et notre propre conscience, un voile s’interpose, voile Ă©pais pour le commun des hommes, voile lĂ©ger, presque transparent, pour l’artiste et le poĂšte. Quelle fĂ©e a tissĂ© ce voile ? Fut-ce par malice ou par amitiĂ© ? Il fallait vivre, et la vie exige que nous apprĂ©hendions les choses dans le rapport qu’elles ont Ă  nos besoins. Vivre consiste Ă  agir. Vivre, c’est n’accepter des objets que l’impression utile pour y rĂ©pondre par des rĂ©actions appropriĂ©es les autres impressions doivent s’obscurcir ou ne nous arriver que confusĂ©ment. Je regarde et je crois voir, j’écoute et je crois entendre, je m’étudie et je crois lire dans le fond de mon cƓur. Mais ce que je vois et ce que j’entends du monde extĂ©rieur, c’est simplement ce que mes sens en extraient pour Ă©clairer ma conduite ; ce que je connais de moi-mĂȘme, c’est ce qui affleure Ă  la surface, ce qui prend part Ă  l’action. Mes sens et ma conscience ne me livrent donc de la rĂ©alitĂ© qu’une simplification pratique. Dans la vision qu’ils me donnent des choses et de moi-mĂȘme, les diffĂ©rences inutiles Ă  l’homme sont effacĂ©es, les ressemblances utiles Ă  l’homme sont accentuĂ©es, des routes me sont tracĂ©es Ă  l’avance oĂč mon action s’engagera. Ces routes sont celles oĂč l’humanitĂ© entiĂšre a passĂ© avant moi. Les choses ont Ă©tĂ© classĂ©es en vue du parti que j’en pourrai tirer. Et c’est cette classification que j’aperçois, beaucoup plus que la couleur et la forme des choses. Sans doute l’homme est dĂ©jĂ  trĂšs supĂ©rieur Ă  l’animal sur ce point. Il est peu probable que l’Ɠil du loup fasse une diffĂ©rence entre le chevreau et l’agneau ; ce sont lĂ , pour le loup, deux proies identiques, Ă©tant Ă©galement faciles Ă  saisir, Ă©galement bonnes Ă  dĂ©vorer. Nous faisons, nous, une diffĂ©rence entre la chĂšvre et le mouton ; mais distinguons-nous une chĂšvre d’une chĂšvre, un mouton d’un mouton ? L’individualitĂ© des choses et des ĂȘtres nous Ă©chappe toutes les fois qu’il ne nous est pas matĂ©riellement utile de l’apercevoir. Et lĂ  mĂȘme oĂč nous la remarquons comme lorsque nous distinguons un homme d’un autre homme, ce n’est pas l’individualitĂ© mĂȘme que notre Ɠil saisit, c’est-Ă -dire une certaine harmonie tout Ă  fait originale de formes et de couleurs, mais seulement un ou deux traits qui faciliteront la reconnaissance pratique. BERGSON, Le rire, chapitre III, I, §16 Questions d’explication Notre perception de la rĂ©alitĂ© est-elle celle d’un artiste ? Identifiez le type d’argument utilisĂ© par Bergson et reformulez-le. Selon Bergson, est-il vital de percevoir le rĂ©el tel qu’il est ? Expliquez son raisonnement. Notre perception du monde est-elle plutĂŽt individuelle ou gĂ©nĂ©rique ? Justifiez. Une explication orale proposĂ©e par Ivo, Nina, Paloma, Emma, Mathis & Claire TL, 2018 Une explication orale proposĂ©e par LĂ©a & Lola TESL, 2019 Extrait suivant dans l’oeuvre Retour Ă  l’oeuvre complĂšte
lapensée et le mouvant explication de texte. November 16, 2021; classement national des cabinets d'expertise comptable 2020
IIILE POSSIBLE ET LE RÉEL Essai publiĂ© dans la revue suĂ©doise Nordisk Tidskriften novembre 1930[1]. Je voudrais revenir sur un sujet dont j’ai dĂ©jĂ  parlĂ©, la crĂ©ation continue d’imprĂ©visible nouveautĂ© qui semble se poursuivre dans l’univers. Pour ma part, je crois l’expĂ©rimenter Ă  chaque instant. J’ai beau me reprĂ©senter le dĂ©tail de ce qui va m’arriver combien ma reprĂ©sentation est pauvre, abstraite, schĂ©matique, en comparaison de l’évĂ©nement qui se produit ! La rĂ©alisation apporte avec elle un imprĂ©visible rien qui change tout. Je dois, par exemple, assister Ă  une rĂ©union ; je sais quelles personnes j’y trouverai, autour de quelle table, dans quel ordre, pour la discussion de quel problĂšme. Mais qu’elles viennent, s’assoient et causent comme je m’y attendais, qu’elles disent ce que je pensais bien qu’elles diraient l’ensemble me donne une impression unique et neuve, comme s’il Ă©tait maintenant dessinĂ© d’un seul trait original par une main d’artiste. Adieu l’image que je m’en Ă©tais faite, simple juxtaposition, figurable par avance, de choses dĂ©jĂ  connues ! Je veux bien que le tableau n’ait pas la valeur artistique d’un Rembrandt ou d’un Velasquez il est tout aussi inattendu et, en ce sens, aussi original. On allĂ©guera que j’ignorais le dĂ©tail des circonstances, que je ne disposais pas des personnages, de leurs gestes, de leurs attitudes, et que, si l’ensemble m’apporte du nouveau, c’est qu’il me fournit un surcroĂźt d’élĂ©ments. Mais j’ai la mĂȘme impression de nouveautĂ© devant le dĂ©roulement de ma vie intĂ©rieure. Je l’éprouve, plus vive que jamais, devant l’action voulue par moi et dont j’étais seul maĂźtre. Si je dĂ©libĂšre avant d’agir, les moments de la dĂ©libĂ©ration s’offrent Ă  ma conscience comme les esquisses successives, chacune seule de son espĂšce, qu’un peintre ferait de son tableau et l’acte lui-mĂȘme, en s’accomplissant, a beau rĂ©aliser du voulu et par consĂ©quent du prĂ©vu, il n’en a pas moins sa forme originale. — Soit, dira-t-on ; il y a peut-ĂȘtre quelque chose d’original et d’unique dans un Ă©tat d’ñme ; mais la matiĂšre est rĂ©pĂ©tition ; le monde extĂ©rieur obĂ©it Ă  des lois mathĂ©matiques ; une intelligence surhumaine, qui connaĂźtrait la position, la direction et la vitesse de tous les atomes et Ă©lectrons de l’univers matĂ©riel Ă  un moment donnĂ©, calculerait n’importe quel Ă©tat futur de cet univers, comme nous le faisons pour une Ă©clipse de soleil ou de lune. — Je l’accorde, Ă  la rigueur, s’il ne s’agit que du monde inerte, et bien que la question commence Ă  ĂȘtre controversĂ©e, au moins pour les phĂ©nomĂšnes Ă©lĂ©mentaires. Mais ce monde n’est qu’une abstraction. La rĂ©alitĂ© concrĂšte comprend les ĂȘtres vivants, conscients, qui sont encadrĂ©s dans la matiĂšre inorganique. Je dis vivants et conscients, car j’estime que le vivant est conscient en droit ; il devient inconscient en fait lĂ  oĂč la conscience s’endort, mais, jusque dans les rĂ©gions oĂč la conscience somnole, chez le vĂ©gĂ©tal par exemple, il y a Ă©volution rĂ©glĂ©e, progrĂšs dĂ©fini, vieillissement, enfin tous les signes extĂ©rieurs de la durĂ©e qui caractĂ©rise la conscience. Pourquoi d’ailleurs parler d’une matiĂšre inerte oĂč la vie et la conscience s’insĂ©reraient comme dans un cadre ? De quel droit met-on l’inerte d’abord ? Les anciens avaient imaginĂ© une Âme du Monde qui assurerait la continuitĂ© d’existence de l’univers matĂ©riel. DĂ©pouillant cette conception de ce qu’elle a de mythique, je dirais que le monde inorganique est une sĂ©rie de rĂ©pĂ©titions ou de quasi-rĂ©pĂ©titions infiniment rapides qui se somment en changements visibles et prĂ©visibles. Je les comparerais aux oscillations du balancier de l’horloge celles-ci sont accolĂ©es Ă  la dĂ©tente continue d’un ressort qui les relie entre elles et dont elles scandent le progrĂšs ; celles-lĂ  rythment la vie des ĂȘtres conscients et mesurent leur durĂ©e. Ainsi, l’ĂȘtre vivant dure essentiellement ; il dure, justement parce qu’il Ă©labore sans cesse du nouveau et parce qu’il n’y a pas d’élaboration sans recherche, pas de recherche sans tĂątonnement. Le temps est cette hĂ©sitation mĂȘme, ou il n’est rien du tout. Supprimez le conscient et le vivant et vous ne le pouvez que par un effort artificiel d’abstraction, car le monde matĂ©riel, encore une fois, implique peut-ĂȘtre la prĂ©sence nĂ©cessaire de la conscience et de la vie, vous obtenez en effet un univers dont les Ă©tats successifs sont thĂ©oriquement calculables d’avance, comme les images, antĂ©rieures au dĂ©roulement, qui sont juxtaposĂ©es sur le film cinĂ©matographique. Mais alors, Ă  quoi bon le dĂ©roulement ? Pourquoi la rĂ©alitĂ© se dĂ©ploie-t-elle ? Comment n’est-elle pas dĂ©ployĂ©e ? À quoi sert le temps ? Je parle du temps rĂ©el, concret, et non pas de ce temps abstrait qui n’est qu’une quatriĂšme dimension de l’espace[2]. Tel fut jadis le point de dĂ©part de mes rĂ©flexions. Il y a quelque cinquante ans, j’étais fort attachĂ© Ă  la philosophie de Spencer. Je m’aperçus, un beau jour, que le temps n’y servait Ă  rien, qu’il ne faisait rien. Or ce qui ne fait rien n’est rien. Pourtant, me disais-je, le temps est quelque chose. Donc il agit. Que peut-il bien faire ? Le simple bon sens rĂ©pondait le temps est ce qui empĂȘche que tout soit donnĂ© tout d’un coup. Il retarde, ou plutĂŽt il est retardement. Il doit donc ĂȘtre Ă©laboration. Ne serait-il pas alors vĂ©hicule de crĂ©ation et de choix ? L’existence du temps ne prouverait-elle pas qu’il y a de l’indĂ©termination dans les choses ? Le temps ne serait-il pas cette indĂ©termination mĂȘme ? Si telle n’est pas l’opinion de la plupart des philosophes, c’est que l’intelligence humaine est justement faite pour prendre les choses par l’autre bout. Je dis l’intelligence, je ne dis pas la pensĂ©e, je ne dis pas l’esprit. À cĂŽtĂ© de l’intelligence il y a en effet la perception immĂ©diate, par chacun de nous, de sa propre activitĂ© et des conditions oĂč elle s’exerce. Appelez-la comme vous voudrez ; c’est le sentiment que nous avons d’ĂȘtre crĂ©ateurs de nos intentions, de nos dĂ©cisions, de nos actes, et par lĂ  de nos habitudes, de notre caractĂšre, de nous-mĂȘmes. Artisans de notre vie, artistes mĂȘme quand nous le voulons, nous travaillons continuellement Ă  pĂ©trir, avec la matiĂšre qui nous est fournie par le passĂ© et le prĂ©sent, par l’hĂ©rĂ©ditĂ© et les circonstances, une figure unique, neuve, originale, imprĂ©visible comme la forme donnĂ©e par le sculpteur Ă  la terre glaise. De ce travail et de ce qu’il a d’unique nous sommes avertis, sans doute, pendant qu’il se fait, mais l’essentiel est que nous le fassions. Nous n’avons pas Ă  l’approfondir ; il n’est mĂȘme pas nĂ©cessaire que nous en ayons pleine conscience, pas plus que l’artiste n’a besoin d’analyser son pouvoir crĂ©ateur ; il laisse ce soin au philosophe, et se contente de crĂ©er. En revanche, il faut que le sculpteur connaisse la technique de son art et sache tout ce qui s’en peut apprendre cette technique concerne surtout ce que son Ɠuvre aura de commun avec d’autres ; elle est commandĂ©e par les exigences de la matiĂšre sur laquelle il opĂšre et qui s’impose Ă  lui comme Ă  tous les artistes ; elle intĂ©resse, dans l’art, ce qui est rĂ©pĂ©tition ou fabrication, et non plus la crĂ©ation mĂȘme. Sur elle se concentre l’attention de l’artiste, ce que j’appellerais son intellectualitĂ©. De mĂȘme, dans la crĂ©ation de notre caractĂšre, nous savons fort peu de chose de notre pouvoir crĂ©ateur pour l’apprendre, nous aurions Ă  revenir sur nous-mĂȘmes, Ă  philosopher, et Ă  remonter la pente de la nature, car la nature a voulu l’action, elle n’a guĂšre pensĂ© Ă  la spĂ©culation. DĂšs qu’il n’est plus simplement question de sentir en soi un Ă©lan et de s’assurer qu’on peut agir, mais de retourner la pensĂ©e sur elle-mĂȘme pour qu’elle saisisse ce pouvoir et capte cet Ă©lan, la difficultĂ© devient grande, comme s’il fallait invertir la direction normale de la connaissance. Au contraire, nous avons un intĂ©rĂȘt capital Ă  nous familiariser avec la technique de notre action, c’est-Ă -dire Ă  extraire, des conditions oĂč elle s’exerce, tout ce qui peut nous fournir des recettes et des rĂšgles gĂ©nĂ©rales sur lesquelles s’appuiera notre conduite. Il n’y aura de nouveautĂ© dans nos actes que grĂące Ă  ce que nous aurons trouvĂ© de rĂ©pĂ©tition dans les choses. Notre facultĂ© normale de connaĂźtre est donc essentiellement une puissance d’extraire ce qu’il y a de stabilitĂ© et de rĂ©gularitĂ© dans le flux du rĂ©el. S’agit-il de percevoir ? La perception se saisit des Ă©branlements infiniment rĂ©pĂ©tĂ©s qui sont lumiĂšre ou chaleur, par exemple, et les contracte en sensations relativement invariables ce sont des trillions d’oscillations extĂ©rieures que condense Ă  nos yeux, en une fraction de seconde, la vision d’une couleur. S’agit-il de concevoir ? Former une idĂ©e gĂ©nĂ©rale est abstraire des choses diverses et changeantes un aspect commun qui ne change pas ou du moins qui offre Ă  notre action une prise invariable. La constance de notre attitude, l’identitĂ© de notre rĂ©action Ă©ventuelle ou virtuelle Ă  la multiplicitĂ© et Ă  la variabilitĂ© des objets reprĂ©sentĂ©s, voilĂ  d’abord ce que marque et dessine la gĂ©nĂ©ralitĂ© de l’idĂ©e. S’agit-il enfin de comprendre ? C’est simplement trouver des rapports, Ă©tablir des relations stables entre des faits qui passent, dĂ©gager des lois opĂ©ration d’autant plus parfaite que la relation est plus prĂ©cise et la loi plus mathĂ©matique. Toutes ces fonctions sont constitutives de l’intelligence. Et l’intelligence est dans le vrai tant qu’elle s’attache, elle amie de la rĂ©gularitĂ© et de la stabilitĂ©, Ă  ce qu’il y a de stable et de rĂ©gulier dans le rĂ©el, Ă  la matĂ©rialitĂ©. Elle touche alors un des cĂŽtĂ©s de l’absolu, comme notre conscience en touche un autre quand elle saisit en nous une perpĂ©tuelle efflorescence de nouveautĂ© ou lorsque, s’élargissant, elle sympathise avec l’effort indĂ©finiment rĂ©novateur de la nature. L’erreur commence quand l’intelligence prĂ©tend penser un des aspects comme elle a pensĂ© l’autre, et s’employer Ă  un usage pour lequel elle n’a pas Ă©tĂ© faite. J’estime que les grands problĂšmes mĂ©taphysiques sont gĂ©nĂ©ralement mal posĂ©s, qu’ils se rĂ©solvent souvent d’eux-mĂȘmes quand on en rectifie l’énoncĂ©, ou bien alors que ce sont des problĂšmes formulĂ©s en termes d’illusion, et qui s’évanouissent dĂšs qu’on regarde de prĂšs les termes de la formule. Ils naissent, en effet, de ce que nous transposons en fabrication ce qui est crĂ©ation. La rĂ©alitĂ© est croissance globale et indivisĂ©e, invention graduelle, durĂ©e tel, un ballon Ă©lastique qui se dilaterait peu Ă  peu en prenant Ă  tout instant des formes inattendues. Mais notre intelligence s’en reprĂ©sente l’origine et l’évolution comme un arrangement et un rĂ©arrangement de parties qui ne feraient que changer de place ; elle pourrait donc, thĂ©oriquement, prĂ©voir n’importe quel Ă©tat d’ensemble en posant un nombre dĂ©fini d’élĂ©ments stables, on s’en donne implicitement, par avance, toutes les combinaisons possibles. Ce n’est pas tout. La rĂ©alitĂ©, telle que nous la percevons directement, est du plein qui ne cesse de se gonfler, et qui ignore le vide. Elle a de l’extension, comme elle a de la durĂ©e ; mais cette Ă©tendue concrĂšte n’est pas l’espace infini et infiniment divisible que l’intelligence se donne comme un terrain oĂč construire. L’espace concret a Ă©tĂ© extrait des choses. Elles ne sont pas en lui, c’est lui qui est en elles. Seulement, dĂšs que notre pensĂ©e raisonne sur la rĂ©alitĂ©, elle fait de l’espace un rĂ©ceptacle. Comme elle a coutume d’assembler des parties dans un vide relatif, elle s’imagine que la rĂ©alitĂ© comble je ne sais quel vide absolu. Or, si la mĂ©connaissance de la nouveautĂ© radicale est Ă  l’origine des problĂšmes mĂ©taphysiques mal posĂ©s, l’habitude d’aller du vide au plein est la source des problĂšmes inexistants. Il est d’ailleurs facile de voir que la seconde erreur est dĂ©jĂ  impliquĂ©e dans la premiĂšre. Mais je voudrais d’abord la dĂ©finir avec plus de prĂ©cision. Je dis qu’il y a des pseudo-problĂšmes, et que ce sont les problĂšmes angoissants de la mĂ©taphysique. Je les ramĂšne Ă  deux. L’un a engendrĂ© les thĂ©ories de l’ĂȘtre, l’autre les thĂ©ories de la connaissance. Le premier consiste Ă  se demander pourquoi il y a de l’ĂȘtre, pourquoi quelque chose ou quelqu’un existe. Peu importe la nature de ce qui est dites que c’est matiĂšre, ou esprit, ou l’un et l’autre, ou que matiĂšre et esprit ne se suffisent pas et manifestent une Cause transcendante de toute maniĂšre, quand on a considĂ©rĂ© des existences, et des causes, et des causes de ces causes, on se sent entraĂźnĂ© dans une course Ă  l’infini. Si l’on s’arrĂȘte, c’est pour Ă©chapper au vertige. Toujours on constate, on croit constater que la difficultĂ© subsiste, que le problĂšme se pose encore et ne sera jamais rĂ©solu. Il ne le sera jamais, en effet, mais il ne devrait pas ĂȘtre posĂ©. Il ne se pose que si l’on se figure un nĂ©ant qui prĂ©cĂ©derait l’ĂȘtre. On se dit il pourrait ne rien y avoir », et l’on s’étonne alors qu’il y ait quelque chose — ou Quelqu’un. Mais analysez cette phrase il pourrait ne rien y avoir ». Vous verrez que vous avez affaire Ă  des mots, nullement Ă  des idĂ©es, et que rien » n’a ici aucune signification. Rien » est un terme du langage usuel qui ne peut avoir de sens que si l’on reste sur le terrain, propre Ă  l’homme, de l’action et de la fabrication. Rien » dĂ©signe l’absence de ce que nous cherchons, de ce que nous dĂ©sirons, de ce que nous attendons. À supposer, en effet, que l’expĂ©rience nous prĂ©sentĂąt jamais un vide absolu, il serait limitĂ©, il aurait des contours, il serait donc encore quelque chose. Mais en rĂ©alitĂ© il n’y a pas de vide. Nous ne percevons et mĂȘme ne concevons que du plein. Une chose ne disparaĂźt que parce qu’une autre l’a remplacĂ©e. Suppression signifie ainsi substitution. Seulement, nous disons suppression » quand nous n’envisageons de la substitution qu’une de ses deux moitiĂ©s, ou plutĂŽt de ses deux faces, celle qui nous intĂ©resse ; nous marquons ainsi qu’il nous plaĂźt de diriger notre attention sur l’objet qui est parti, et de la dĂ©tourner de celui qui le remplace. Nous disons alors qu’il n’y a plus rien, entendant par lĂ  que ce qui est ne nous intĂ©resse pas, que nous nous intĂ©ressons Ă  ce qui n’est plus lĂ  ou Ă  ce qui aurait pu y ĂȘtre. L’idĂ©e d’absence, ou de nĂ©ant, ou de rien, est donc insĂ©parablement liĂ©e Ă  celle de suppression, rĂ©elle ou Ă©ventuelle, et celle de suppression n’est elle-mĂȘme qu’un aspect de l’idĂ©e de substitution. Il y a lĂ  des maniĂšres de penser dont nous usons dans la vie pratique ; il importe particuliĂšrement Ă  notre industrie que notre pensĂ©e sache retarder sur la rĂ©alitĂ© et rester attachĂ©e, quand il le faut, Ă  ce qui Ă©tait ou Ă  ce qui pourrait ĂȘtre, au lieu d’ĂȘtre accaparĂ©e par ce qui est. Mais quand nous nous transportons du domaine de la fabrication Ă  celui de la crĂ©ation, quand nous nous demandons pourquoi il y a de l’ĂȘtre, pourquoi quelque chose ou quelqu’un, pourquoi le monde ou Dieu existe et pourquoi pas le nĂ©ant, quand nous nous posons enfin le plus angoissant des problĂšmes mĂ©taphysiques, nous acceptons virtuellement une absurditĂ© ; car si toute suppression est une substitution, si l’idĂ©e d’une suppression n’est que l’idĂ©e tronquĂ©e d’une substitution, alors parler d’une suppression de tout est poser une substitution qui n’en serait pas une c’est se contredire soi-mĂȘme. Ou l’idĂ©e d’une suppression de tout a juste autant d’existence que celle d’un carrĂ© rond — l’existence d’un son, flatus vocis, — ou bien, si elle reprĂ©sente quelque chose, elle traduit un mouvement de l’intelligence qui va d’un objet Ă  un autre, prĂ©fĂšre celui qu’elle vient de quitter Ă  celui qu’elle trouve devant elle, et dĂ©signe par absence du premier » la prĂ©sence du second. On a posĂ© le tout, puis on a fait disparaĂźtre, une Ă  une, chacune de ses parties, sans consentir Ă  voir ce qui la remplaçait c’est donc la totalitĂ© des prĂ©sences, simplement disposĂ©es dans un nouvel ordre, qu’on a devant soi quand on veut totaliser les absences. En d’autres termes, cette prĂ©tendue reprĂ©sentation du vide absolu est, en rĂ©alitĂ©, celle du plein universel dans un esprit qui saute indĂ©finiment de partie Ă  partie, avec la rĂ©solution prise de ne jamais considĂ©rer que le vide de sa dissatisfaction au lieu du plein des choses. Ce qui revient Ă  dire que l’idĂ©e de Rien, quand elle n’est pas celle d’un simple mot, implique autant de matiĂšre que celle de Tout, avec, en plus, une opĂ©ration de la pensĂ©e. J’en dirais autant de l’idĂ©e de dĂ©sordre. Pourquoi l’univers est-il ordonnĂ© ? Comment la rĂšgle s’impose-t-elle Ă  l’irrĂ©gulier, la forme Ă  la matiĂšre ? D’oĂč vient que notre pensĂ©e se retrouve dans les choses ? Ce problĂšme, qui est devenu chez les modernes le problĂšme de la connaissance aprĂšs avoir Ă©tĂ©, chez les anciens, le problĂšme de l’ĂȘtre, est nĂ© d’une illusion du mĂȘme genre. Il s’évanouit si l’on considĂšre que l’idĂ©e de dĂ©sordre a un sens dĂ©fini dans le domaine de l’industrie humaine ou, comme nous disons, de la fabrication, mais non pas dans celui de la crĂ©ation. Le dĂ©sordre est simplement l’ordre que nous ne cherchons pas. Vous ne pouvez pas supprimer un ordre, mĂȘme par la pensĂ©e, sans en faire surgir un autre. S’il n’y a pas finalitĂ© ou volontĂ©, c’est qu’il y a mĂ©canisme ; si le mĂ©canisme flĂ©chit, c’est au profit de la volontĂ©, du caprice, de la finalitĂ©. Mais lorsque vous vous attendez Ă  l’un de ces deux ordres et que vous trouvez l’autre, vous dites qu’il y a dĂ©sordre, formulant ce qui est en termes de ce qui pourrait ou devrait ĂȘtre, et objectivant votre regret. Tout dĂ©sordre comprend ainsi deux choses en dehors de nous, un ordre ; en nous, la reprĂ©sentation d’un ordre diffĂ©rent qui est seul Ă  nous intĂ©resser. Suppression signifie donc encore substitution. Et l’idĂ©e d’une suppression de tout ordre, c’est-Ă -dire d’un dĂ©sordre absolu, enveloppe alors une contradiction vĂ©ritable, puisqu’elle consiste Ă  ne plus laisser qu’une seule face Ă  l’opĂ©ration qui, par hypothĂšse, en comprenait deux. Ou l’idĂ©e de dĂ©sordre absolu ne reprĂ©sente qu’une combinaison de sons, flatus vocis, ou, si elle rĂ©pond Ă  quelque chose, elle traduit un mouvement de l’esprit qui saute du mĂ©canisme Ă  la finalitĂ©, de la finalitĂ© au mĂ©canisme, et qui, pour marquer l’endroit oĂč il est, aime mieux indiquer chaque fois le point oĂč il n’est pas. Donc, Ă  vouloir supprimer l’ordre, vous vous en donnez deux ou plusieurs. Ce qui revient Ă  dire que la conception d’un ordre venant se surajouter Ă  une absence d’ordre » implique une absurditĂ©, et que le problĂšme s’évanouit. Les deux illusions que je viens de signaler n’en font rĂ©ellement qu’une. Elles consistent Ă  croire qu’il y a moins dans l’idĂ©e du vide que dans celle du plein, moins dans le concept de dĂ©sordre que dans celui d’ordre. En rĂ©alitĂ©, il y a plus de contenu intellectuel dans les idĂ©es de dĂ©sordre et de nĂ©ant, quand elles reprĂ©sentent quelque chose, que dans celles d’ordre et d’existence, parce qu’elles impliquent plusieurs ordres, plusieurs existences et, en outre, un jeu de l’esprit qui jongle inconsciemment avec eux. Eh bien, je retrouve la mĂȘme illusion dans le cas qui nous occupe. Au fond des doctrines qui mĂ©connaissent la nouveautĂ© radicale de chaque moment de l’évolution il y a bien des malentendus, bien des erreurs. Mais il y a surtout l’idĂ©e que le possible est moins que le rĂ©el, et que, pour cette raison, la possibilitĂ© des choses prĂ©cĂšde leur existence. Elles seraient ainsi reprĂ©sentables par avance elles pourraient ĂȘtre pensĂ©es avant d’ĂȘtre rĂ©alisĂ©es. Mais c’est l’inverse qui est la vĂ©ritĂ©. Si nous laissons de cĂŽtĂ© les systĂšmes clos, soumis Ă  des lois purement mathĂ©matiques, isolables parce que la durĂ©e ne mord pas sur eux, si nous considĂ©rons l’ensemble de la rĂ©alitĂ© concrĂšte ou tout simplement le monde de la vie, et Ă  plus forte raison celui de la conscience, nous trouvons qu’il y a plus, et non pas moins, dans la possibilitĂ© de chacun des Ă©tats successifs que dans leur rĂ©alitĂ©. Car le possible n’est que le rĂ©el avec, en plus, un acte de l’esprit qui en rejette l’image dans le passĂ© une fois qu’il s’est produit. Mais c’est ce que nos habitudes intellectuelles nous empĂȘchent d’apercevoir. Au cours de la grande guerre, des journaux et des revues se dĂ©tournaient parfois des terribles inquiĂ©tudes du prĂ©sent pour penser Ă  ce qui se passerait plus tard, une fois la paix rĂ©tablie. L’avenir de la littĂ©rature, en particulier, les prĂ©occupait. On vint un jour me demander comment je me le reprĂ©sentais. Je dĂ©clarai, un peu confus, que je ne me le reprĂ©sentais pas. N’apercevez-vous pas tout au moins, me dit-on, certaines directions possibles ? Admettons qu’on ne puisse prĂ©voir le dĂ©tail ; vous avez du moins, vous philosophe, une idĂ©e de l’ensemble. Comment concevez-vous, par exemple, la grande Ɠuvre dramatique de demain ? » Je me rappellerai toujours la surprise de mon interlocuteur quand je lui rĂ©pondis Si je savais ce que sera la grande Ɠuvre dramatique de demain, je la ferais. » Je vis bien qu’il concevait l’Ɠuvre future comme enfermĂ©e, dĂšs alors, dans je ne sais quelle armoire aux possibles ; je devais, en considĂ©ration de mes relations dĂ©jĂ  anciennes avec la philosophie, avoir obtenu d’elle la clef de l’armoire. Mais, lui dis-je, l’Ɠuvre dont vous parlez n’est pas encore possible. » — Il faut pourtant bien qu’elle le soit, puisqu’elle se rĂ©alisera. » — Non, elle ne l’est pas. Je vous accorde, tout au plus, qu’elle l’aura Ă©tĂ©. » — Qu’entendez-vous par lĂ  ? » — C’est bien simple. Qu’un homme de talent ou de gĂ©nie surgisse, qu’il crĂ©e une Ɠuvre la voilĂ  rĂ©elle et par lĂ  mĂȘme elle devient rĂ©trospectivement ou rĂ©troactivement possible. Elle ne le serait pas, elle ne l’aurait pas Ă©tĂ©, si cet homme n’avait pas surgi. C’est pourquoi je vous dis qu’elle aura Ă©tĂ© possible aujourd’hui, mais qu’elle ne l’est pas encore. » — C’est un peu fort ! Vous n’allez pas soutenir que l’avenir influe sur le prĂ©sent, que le prĂ©sent introduit quelque chose dans le passĂ©, que l’action remonte le cours du temps et vient imprimer sa marque en arriĂšre ? » — Cela dĂ©pend. Qu’on puisse insĂ©rer du rĂ©el dans le passĂ© et travailler ainsi Ă  reculons dans le temps, je ne l’ai jamais prĂ©tendu. Mais qu’on y puisse loger du possible, ou plutĂŽt que le possible aille s’y loger lui-mĂȘme Ă  tout moment, cela n’est pas douteux. Au fur et Ă  mesure que la rĂ©alitĂ© se crĂ©e, imprĂ©visible et neuve, son image se rĂ©flĂ©chit derriĂšre elle dans le passĂ© indĂ©fini ; elle se trouve ainsi avoir Ă©tĂ©, de tout temps, possible ; mais c’est Ă  ce moment prĂ©cis qu’elle commence Ă  l’avoir toujours Ă©tĂ©, et voilĂ  pourquoi je disais que sa possibilitĂ©, qui ne prĂ©cĂšde pas sa rĂ©alitĂ©, l’aura prĂ©cĂ©dĂ©e une fois la rĂ©alitĂ© apparue. Le possible est donc le mirage du prĂ©sent dans le passĂ© ; et comme nous savons que l’avenir finira par ĂȘtre du prĂ©sent, comme l’effet de mirage continue sans relĂąche Ă  se produire, nous nous disons que dans notre prĂ©sent actuel, qui sera le passĂ© de demain, l’image de demain est dĂ©jĂ  contenue quoique nous n’arrivions pas Ă  la saisir. LĂ  est prĂ©cisĂ©ment l’illusion. C’est comme si l’on se figurait, en apercevant son image dans le miroir devant lequel on est venu se placer, qu’on aurait pu la toucher si l’on Ă©tait restĂ© derriĂšre. En jugeant d’ailleurs ainsi que le possible ne prĂ©suppose pas le rĂ©el, on admet que la rĂ©alisation ajoute quelque chose Ă  la simple possibilitĂ© le possible aurait Ă©tĂ© lĂ  de tout temps, fantĂŽme qui attend son heure ; il serait donc devenu rĂ©alitĂ© par l’addition de quelque chose, par je ne sais quelle transfusion de sang ou de vie. On ne voit pas que c’est tout le contraire, que le possible implique la rĂ©alitĂ© correspondante avec, en outre, quelque chose qui s’y joint, puisque le possible est l’effet combinĂ© de la rĂ©alitĂ© une fois apparue et d’un dispositif qui la rejette en arriĂšre. L’idĂ©e, immanente Ă  la plupart des philosophies et naturelle Ă  l’esprit humain, de possibles qui se rĂ©aliseraient par une acquisition d’existence, est donc illusion pure. Autant vaudrait prĂ©tendre que l’homme en chair et en os provient de la matĂ©rialisation de son image aperçue dans le miroir, sous prĂ©texte qu’il y a dans cet homme rĂ©el tout ce qu’on trouve dans cette image virtuelle avec, en plus, la soliditĂ© qui fait qu’on peut la toucher. Mais la vĂ©ritĂ© est qu’il faut plus ici pour obtenir le virtuel que le rĂ©el, plus pour l’image de l’homme que pour l’homme mĂȘme, car l’image de l’homme ne se dessinera pas si l’on ne commence par se donner l’homme, et il faudra de plus un miroir. » C’est ce qu’oubliait mon interlocuteur quand il me questionnait sur le théùtre de demain. Peut-ĂȘtre aussi jouait-il inconsciemment sur le sens du mot possible ». Hamlet Ă©tait sans doute possible avant d’ĂȘtre rĂ©alisĂ©, si l’on entend par lĂ  qu’il n’y avait pas d’obstacle insurmontable Ă  sa rĂ©alisation. Dans ce sens particulier, on appelle possible ce qui n’est pas impossible et il va de soi que cette non-impossibilitĂ© d’une chose est la condition de sa rĂ©alisation. Mais le possible ainsi entendu n’est Ă  aucun degrĂ© du virtuel, de l’idĂ©alement prĂ©existant. Fermez la barriĂšre, vous savez que personne ne traversera la voie il ne suit pas de lĂ  que vous puissiez prĂ©dire qui la traversera quand vous ouvrirez. Pourtant du sens tout nĂ©gatif du terme possible » vous passez subrepticement, inconsciemment, au sens positif. PossibilitĂ© signifiait tout Ă  l’heure absence d’empĂȘchement » ; vous en faites maintenant une prĂ©existence sous forme d’idĂ©e », ce qui est tout autre chose. Au premier sens du mot, c’était un truisme de dire que la possibilitĂ© d’une chose prĂ©cĂšde sa rĂ©alitĂ© vous entendiez simplement par lĂ  que les obstacles, ayant Ă©tĂ© surmontĂ©s, Ă©taient surmontables[3]. Mais, au second sens, c’est une absurditĂ©, car il est clair qu’un esprit chez lequel le Hamlet de Shakespeare se fĂ»t dessinĂ© sous forme de possible en eĂ»t par lĂ  créé la rĂ©alitĂ© c’eĂ»t donc Ă©tĂ©, par dĂ©finition, Shakespeare lui-mĂȘme. En vain vous vous imaginez d’abord que cet esprit aurait pu surgir avant Shakespeare c’est que vous ne pensez pas alors Ă  tous les dĂ©tails du drame. Au fur et Ă  mesure que vous les complĂ©tez, le prĂ©dĂ©cesseur de Shakespeare se trouve penser tout ce que Shakespeare pensera, sentir tout ce qu’il sentira, savoir tout ce qu’il saura, percevoir donc tout ce qu’il percevra, occuper par consĂ©quent le mĂȘme point de l’espace et du temps, avoir le mĂȘme corps et la mĂȘme Ăąme c’est Shakespeare lui-mĂȘme. Mais j’insiste trop sur ce qui va de soi. Toutes ces considĂ©rations s’imposent quand il s’agit d’une Ɠuvre d’art. Je crois qu’on finira pas trouver Ă©vident que l’artiste crĂ©e du possible en mĂȘme temps que du rĂ©el quand il exĂ©cute son Ɠuvre. D’oĂč vient donc qu’on hĂ©sitera probablement Ă  en dire autant de la nature ? Le monde n’est-il pas une Ɠuvre d’art, incomparablement plus riche que celle du plus grand artiste ? Et n’y a-t-il pas autant d’absurditĂ©, sinon davantage, Ă  supposer ici que l’avenir se dessine d’avance, que la possibilitĂ© prĂ©existait Ă  la rĂ©alitĂ© ? Je veux bien, encore une fois, que les Ă©tats futurs d’un systĂšme clos de points matĂ©riels soient calculables, et par consĂ©quent visibles dans son Ă©tat prĂ©sent. Mais, je le rĂ©pĂšte, ce systĂšme est extrait ou abstrait d’un tout qui comprend, outre la matiĂšre inerte et inorganisĂ©e, l’organisation. Prenez le monde concret et complet, avec la vie et la conscience qu’il encadre ; considĂ©rez la nature entiĂšre, gĂ©nĂ©ratrice d’espĂšces nouvelles aux formes aussi originales et aussi neuves que le dessin de n’importe quel artiste ; attachez-vous, dans ces espĂšces, aux individus, plantes ou animaux, dont chacun a son caractĂšre propre — j’allais dire sa personnalitĂ© car un brin d’herbe ne ressemble pas plus Ă  un autre brin d’herbe qu’un RaphaĂ«l Ă  un Rembrandt ; haussez-vous, par-dessus l’homme individuel, jusqu’aux sociĂ©tĂ©s qui dĂ©roulent des actions et des situations comparables Ă  celles de n’importe quel drame comment parler encore de possibles qui prĂ©cĂ©deraient leur propre rĂ©alisation ? Comment ne pas voir que si l’évĂ©nement s’explique toujours, aprĂšs coup, par tels ou tels des Ă©vĂ©nements antĂ©cĂ©dents, un Ă©vĂ©nement tout diffĂ©rent se serait aussi bien expliquĂ©, dans les mĂȘmes circonstances, par des antĂ©cĂ©dents autrement choisis — que dis-je ? par les mĂȘmes antĂ©cĂ©dents autrement dĂ©coupĂ©s, autrement distribuĂ©s, autrement aperçus enfin par l’attention rĂ©trospective ? D’avant en arriĂšre se poursuit un remodelage constant du passĂ© par le prĂ©sent, de la cause par l’effet. Nous ne le voyons pas, toujours pour la mĂȘme raison, toujours en proie Ă  la mĂȘme illusion, toujours parce que nous traitons comme du plus ce qui est du moins, comme du moins ce qui est du plus. Remettons le possible Ă  sa place l’évolution devient tout autre chose que la rĂ©alisation d’un programme les portes de l’avenir s’ouvrent toutes grandes ; un champ illimitĂ© s’offre Ă  la libertĂ©. Le tort des doctrines, — bien rares dans l’histoire de la philosophie, — qui ont su faire une place Ă  l’indĂ©termination et Ă  la libertĂ© dans le monde, est de n’avoir pas vu ce que leur affirmation impliquait. Quand elles parlaient d’indĂ©termination, de libertĂ©, elles entendaient par indĂ©termination une compĂ©tition entre des possibles, par libertĂ© un choix entre les possibles, — comme si la possibilitĂ© n’était pas créée par la libertĂ© mĂȘme ! Comme si toute autre hypothĂšse, en posant une prĂ©existence idĂ©ale du possible au rĂ©el, ne rĂ©duisait pas le nouveau Ă  n’ĂȘtre qu’un rĂ©arrangement d’élĂ©ments anciens ! comme si elle ne devait pas ĂȘtre amenĂ©e ainsi, tĂŽt ou tard, Ă  le tenir pour calculable et prĂ©visible ! En acceptant le postulat de la thĂ©orie adverse, on introduisait l’ennemi dans la place. Il faut en prendre son parti c’est le rĂ©el qui se fait possible, et non pas le possible qui devient rĂ©el. Mais la vĂ©ritĂ© est que la philosophie n’a jamais franchement admis cette crĂ©ation continue d’imprĂ©visible nouveautĂ©. Les anciens y rĂ©pugnaient dĂ©jĂ , parce que, plus ou moins platoniciens, ils se figuraient que l’Être Ă©tait donnĂ© une fois pour toutes, complet et parfait, dans l’immuable systĂšme des IdĂ©es le monde qui se dĂ©roule Ă  nos yeux ne pouvait donc rien y ajouter ; il n’était au contraire que diminution ou dĂ©gradation ; ses Ă©tats successifs mesureraient l’écart croissant ou dĂ©croissant entre ce qu’il est, ombre projetĂ©e dans le temps, et ce qu’il devrait ĂȘtre, IdĂ©e assise dans l’éternitĂ© ; ils dessineraient les variations d’un dĂ©ficit, la forme changeante d’un vide. C’est le Temps qui aurait tout gĂątĂ©. Les modernes se placent, il est vrai, Ă  un tout autre point de vue. Ils ne traitent plus le Temps comme un intrus, perturbateur de l’éternitĂ© ; mais volontiers ils le rĂ©duiraient Ă  une simple apparence. Le temporel n’est alors que la forme confuse du rationnel. Ce qui est perçu par nous comme une succession d’états est conçu par notre intelligence, une fois le brouillard tombĂ©, comme un systĂšme de relations. Le rĂ©el devient encore une fois l’éternel, avec cette seule diffĂ©rence que c’est l’éternitĂ© des Lois en lesquelles les phĂ©nomĂšnes se rĂ©solvent, au lieu d’ĂȘtre l’éternitĂ© des IdĂ©es qui leur servent de modĂšle. Mais, dans un cas comme dans l’autre, nous avons affaire Ă  des thĂ©ories. Tenons-nous-en aux faits. Le Temps est immĂ©diatement donnĂ©. Cela nous suffit, et, en attendant qu’on nous dĂ©montre son inexistence ou sa perversitĂ©, nous constaterons simplement qu’il y a jaillissement effectif de nouveautĂ© imprĂ©visible. La philosophie y gagnera de trouver quelque absolu dans le monde mouvant des phĂ©nomĂšnes. Mais nous y gagnerons aussi de nous sentir plus joyeux et plus forts. Plus joyeux, parce que la rĂ©alitĂ© qui s’invente sous nos yeux donnera Ă  chacun de nous, sans cesse, certaines des satisfactions que l’art procure de loin en loin aux privilĂ©giĂ©s de la fortune ; elle nous dĂ©couvrira, par delĂ  la fixitĂ© et la monotonie qu’y apercevaient d’abord nos sens hypnotisĂ©s par la constance de nos besoins, la nouveautĂ© sans cesse renaissante, la mouvante originalitĂ© des choses. Mais nous serons surtout plus forts, car Ă  la grande Ɠuvre de crĂ©ation qui est Ă  l’origine et qui se poursuit sous nos yeux nous nous sentirons participer, crĂ©ateurs de nous-mĂȘmes. Notre facultĂ© d’agir, en se ressaisissant, s’intensifiera. HumiliĂ©s jusque-lĂ  dans une attitude d’obĂ©issance, esclaves de je ne sais quelles nĂ©cessitĂ©s naturelles, nous nous redresserons, maĂźtres associĂ©s Ă  un plus grand MaĂźtre. Telle sera la conclusion de notre Ă©tude. Gardons-nous de voir un simple jeu dans une spĂ©culation sur les rapports du possible et du rĂ©el. Ce peut ĂȘtre une prĂ©paration Ă  bien vivre. ↑ Cet article Ă©tait le dĂ©veloppement de quelques vues prĂ©sentĂ©es Ă  l’ouverture du meeting philosophique » d’Oxford, le 24 septembre 1920. En l’écrivant pour la revue suĂ©doise Nordisk Tidskrift, nous voulions tĂ©moigner du regret que nous Ă©prouvions de ne pouvoir aller faire une confĂ©rence Ă  Stockholm, selon l’usage, Ă  l’occasion du prix Nobel. L’article n’a paru, jusqu’à prĂ©sent, qu’en langue suĂ©doise. ↑ Nous avons montrĂ© en effet, dans notre Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience, Paris, 1889, p. 82, que le Temps mesurable pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une quatriĂšme dimension de l’Espace ». Il s’agissait, bien entendu, de l’Espace pur, et non pas de l’amalgame Espace-Temps de la thĂ©orie de la RelativitĂ©, qui est tout autre chose. ↑ Encore faut-il se demander dans certains cas si les obstacles ne sont pas devenus surmontables grĂące Ă  l’action crĂ©atrice qui les a surmontĂ©s l’action, imprĂ©visible en elle-mĂȘme, aurait alors créé la surmontabilitĂ© ». Avant elle, les obstacles Ă©taient insurmontables, et, sans elle, ils le seraient restĂ©s. BERGSON La pensĂ©e et le mouvant, 1934 CorrigĂ© du sujet de l'extrait de Henri Bergon: Il est question dans ce texte de la vĂ©ritĂ©. ThĂšse de l'auteur: La vĂ©ritĂ© est dite comme l'affirmation qui concorde avec la rĂ©alitĂ©. Or cette concordance n'est pas seulement une copie de la rĂ©alitĂ©. Henri Bergson (1859- 1941) a beaucoup Ă©crit sur la vĂ©ritĂ©, et sur la durĂ©e. Il pense etre autre Sujet corrigĂ© de l'Ă©preuve du BAC L 2009 de Philosophie Sujet de dissertation n°2 La langage trahit-il la pensĂ©e ? Analyse du sujet Il s'agit de s'interroger sur les rapports entre pensĂ©e et langage, avec comme prĂ©supposĂ© que la pensĂ©e est premiĂšre et que le langage ne serait que le moyen ou l'instrument de la rendre sensible. A partir d'expĂ©riences concrĂštes incomprĂ©hensions, malentendus, termes impropres Ă  exprimer une idĂ©e,..., il faudra s'interroger sur les relations entre pensĂ©e et langage en dĂ©ployant les diffĂ©rents sens du terme trahir » s'agit-il de manquer Ă  quelque chose que l'on devrait observer trahir un secret ? De tromper trahir quelqu'un intentionnellement, ou de rĂ©vĂ©ler ce qui est cachĂ© ou tu comme un sourire trahit une satisfaction intĂ©rieure Les meilleurs professeurs de Philosophie disponibles4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !C'est partiProblĂšmes posĂ©s par le sujet Attention Ă  ne pas rĂ©duire le sujet Ă  peut-on penser sans le langage ? » ou le langage est-il second par rapport Ă  la pensĂ©e ? » Les problĂšmes posĂ©s par le sujet renvoient au lien entre pensĂ©e et langage, en comprenant le langage au sens large, qu'il s'agisse du langage courant, du langage mathĂ©matique ou conceptuel, du langage artistique rappel on parle de systĂšme de communication par signaux chez les animaux, pas de langage du fait qu'il n'exprime pas de pensĂ©e Peut-on supposer une pensĂ©e parfaite, claire que le langage obscurcirait ? Si le langage peut trahir ma pensĂ©e, suffit-il de mieux exprimer ce que je conçois clairement ? N'est-il pas de l'essence mĂȘme de la pensĂ©e que de constituer par et dans le langage ? Annonce du plan La pensĂ©e comme travail de conception et d'intellection claire et distincte bute souvent sur la langage incapable de la retranscrire le langage me trompe I Un effort d'attention et de recherche de la vĂ©ritĂ© suffirait alors Ă  produire un discours Ă©quivalent Ă  une pensĂ©e II Mais il appartient Ă  la nature de la pensĂ©e de ne pas exister sans langage, le langage rĂ©vĂšle alors la pensĂ©e III 1- Le langage, obstacle Ă  l'expression correcte de la pensĂ©e A. Le langage trahit la pensĂ©e en manquant Ă  son devoir de transcription fidĂšle des idĂ©es a expĂ©rience familiĂšre de malentendus Rappeler le double sens de malentendu mal exprimĂ© et mal compris. Les mots manquent pour exprimer une pensĂ©e pourtant claire Ă  mon esprit. b le langage comme masque de la pensĂ©e cf .Descartes pour qui la cause d'erreurs vient de ce que les hommes donnent leur attention aux paroles plutĂŽt qu'aux choses et leur consentement Ă  des termes qu'ils n'entendent point » Principes de la philosophie, §74 c distinction prĂ©sumĂ©e entre activitĂ© conceptuelle et transmission langagiĂšre Cf. le projet de Leibniz de langage universel oĂč les signes ne renverraient qu'Ă  des formes conçues par l'entendement mal parler, ce n'est pas utiliser des mots de travers mais ne point y attacher d'idĂ©es claires » Nouveaux essais sur l'entendement humain le langage trahit alors la pensĂ©e parce qu'il n'identifie pas l'idĂ©e au mot correspondant d'oĂč le projet de langage universel mathĂ©matique B. La pensĂ©e se servirait alors du langage comme outil qui lui Ă©chapperait a la pensĂ©e trahie par le langage, c'est-Ă -dire trompĂ©e cf. les exemples d'ambiguĂŻtĂ©s qui viendraient des mots, de leur contexte, mais pas des choses qu'ils sont chargĂ©s d'exprimer b la prĂ©cipitation, facteur d'erreur, de trahison par les mots d'idĂ©es claires cf. les dialogues entre Socrate et ses interlocuteurs Gorgias par exemple et le recherche de la dĂ©finition de la rhĂ©torique Socrate exprime par ses interrogations une pensĂ©e que ses interlocuteurs emportĂ©s par la passion, dĂ©figurent Comment trouver des cours de philo ? 2- Un effort d'attention et de recherche de la vĂ©ritĂ© suffirait alors Ă  produire un discours Ă©quivalent Ă  une pensĂ©e A. L'attention Ă  la pensĂ©e passe par un travail d'intellection, pas d'expression a Si le langage trahit la pensĂ©e, au sens oĂč il manque Ă  son devoir de l'exprimer correctement, il suffit d'une mĂ©thode correcte pour rĂ©parer cette erreur ». b l'assemblage qui se fait dans le raisonnement n'est pas celui des noms mais bien celui des choses signifiĂ©es par les noms » Principes de la philosophie c La trahison du langage par la pensĂ©e se corrige » par l'exercice d'une pensĂ©e mĂ©thodique si je pense correctement, je ne peux que m'exprimer clairement. B. Le langage, un outil Ă  discipliner par un exercice de la raison a la correspondance stricte entre signes et idĂ©es Cf. le projet leibnizien de mathesis universalis les mots renvoient Ă  des idĂ©es universelles, comme le montre le langage mathĂ©matique ce qui fait problĂšme n'est pas le langage mais les langues et un usage erronĂ© de la raison b attacher aux mots des idĂ©es claires » Leibniz La pensĂ©e se trompe elle-mĂȘme lorsque la raison divague le langage reflĂšte un mauvais usage de l'entendement qui s'Ă©loigne de la vĂ©ritĂ© et donc s'exprime par un langage erronĂ©. 3- Il appartient Ă  la nature de la pensĂ©e de ne pouvoir exister sans langage, le langage rĂ©vĂšle alors la pensĂ©e A. Le langage trahit au sens de rĂ©vĂšle la pensĂ©e, implicite ou explicite a le sens est pris dans la parole » Merleau-Ponty Il n' y a de pensĂ©e que parce que le sens se construit avec autrui, la parole n'est pas le signe » de la pensĂ©e, elles sont enveloppĂ©es l'une dans l'autre » Merleau-Ponty, PhĂ©nomĂ©nologie de la perception Passer du langage formel Ă  la parole humaine pour montrer que le travail de rĂ©vĂ©lateur de la pensĂ©e se fait parce qu'il y a intersubjectivitĂ© entre deux ĂȘtres de discours b la pensĂ©e est insĂ©parable de ce dans quoi et par quoi elle s'exprime cf. l'usage du langage qui construit ou dĂ©truit une pensĂ©e l'expĂ©rience de la promesse ou du mensonge et prĂ©ciser alors que la pensĂ©e est entendue au sens large de tout ce qui se fait en nous tel que nous l'apercevons immĂ©diatement et par nous-mĂȘmes » Descartes et non pure intellection. B. La pensĂ©e se dĂ©ploie dans l'espace du langage, parce que les mots n'ont pas de sens, ils n'ont que des usages » Wittgenstein a revenir sur la pensĂ©e comme risque et comme recherche de la vĂ©ritĂ© au sein d'un dialogue penser, c'est interroger avec d'autres le sens des mots cf. dialogues socratiques b le langage peut aussi rĂ©vĂ©ler une pensĂ©e implicite voire inconsciente rappeler la dĂ©marche freudienne oĂč le langage est ce qui fait advenir les pensĂ©es et dĂ©sirs inconscients. Conclusion Nous avons tentĂ© de montrer que si le langage peut trahir la pensĂ©e, ce n'est pas au sens oĂč il ne remplirait pas une fonction servile de transcription d'une pensĂ©e pure, claire et distincte mais que c'est tout le risque du lange de trahir c'est-Ă -dire complĂštement rĂ©vĂ©ler le travail secret de la pensĂ©e qui prend chair dans l'expĂ©rience humaine du dire. On pourrait alors se demander si le langage poĂ©tique ou artistique n'est pas le lieu d'une pensĂ©e non pas trahie mais servie et dĂ©ployĂ©e dans l'expĂ©rience esthĂ©tique. CorrigĂ© rĂ©alisĂ© par Brice de Villers, professeur de philosophie au lycĂ©e LĂ©onard de Vinci, Levallois-Perret. lO1ni.
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